mardi 27 janvier 2015

L'Instant fatal
 
Raymond Queneau
Gallimard, Poésie
Septembre 1966
1ère édition : 1946
216 pages
Poésie

«Constatons que Les Ziaux et L'Instant fatal abordent avec une alacrité réconfortante notre aujourd'hui où s'aggrave une impressionnante dégradation du langage, où la circulation des mots, monnaie de dupe, évoque l'émission hémorragique de petits chèques sans provision. Parmi bien des tumultes au silence pareils, ces poèmes nous émeuvent - et nous intriguent - de savoir conserver toute leur fraîcheur et leur âpreté, l'exact accent de leur chagrin, et le tranchant particulier de leur éclat. Le jeu, qui pour les composer parfois les disloque, sauve à travers eux une certaine gravité : celle de la poésie. Est-il trop tard, est-il trop tôt pour rendre un sens plus pur aux mots de la tribu ? À la tribu, Raymond Queneau, en tout cas, restitue des mots, avec chacun desquels il parle sa vérité ; avec lesquels il nous donne à entendre, sans toutefois le formuler, le secret de la seconde simplicité.» Olivier de Magny.





"Si je parle du temps, c'est qu'il n'est pas encore,
Si je parle d'un lieu, c'est qu'il a disparu,
Si je parle d'un homme, il sera bientôt mort,
Si je parle du temps, c'est qu'il n'est déjà plus,"
 
 
 
Ayant déjà fait un essai avec un autre recueil surréaliste, j'étais un peu préparé. Je ne me suis pas lancée dans l'inconnu, et pour ce genre de poèmes, ce n'est jamais de refus.

Les Ziaux, puis L'Instant fatal, sont des recueils de poèmes, certains rocambolesques, d'autres plus sérieux, mais tous sont toujours bien travaillés. Il s'amuse à décortiquer les mots, à changer leur orthographe, à utiliser des répétitions qui deviennent parfois indigestes, mais sont le plus souvent amusantes.

J'ai trouvé les jeux de mots fins, ils n'alourdissent pas la beauté de certains vers. Les sujets de ces poèmes sont souvent loin d'être drôles mais cette écriture surréaliste apporte un humour et un second degré qui ne fait aucunement tâche, et qui réussit à étonner le lecteur.

Même si j'avais préféré mon premier essai avec le recueil Corps et biens de Robert Desnos, je suis contente d'avoir pu découvrir l’œuvre de Queneau. À ne pas mettre entre toutes les mains, je peux comprendre que ça ne plaise pas à tout le monde, ça reste de la poésie. 


"Misère de ma vie et vie ô ma misère
misère ô ma vie et misère de vie
quelle ombre quels sujets de cette vie amère
vie oh misère amère, oh misère de vie"
 
 
CONCLUSION 
Un recueil finement travaillé rempli de poésie amusantes avec
 un certain second degré, même si quelques tournures de
 phrases peuvent être trop répétitives dans plusieurs poèmes.
18/20
11/100

100ème article article sur le blog ! Merci pour ceux qui le suive et pour vos commentaires <3

8 commentaires:

  1. Je trouve que ce n'est pas facile de trouver d'un recueil de poésie :)
    Mais avec les petits extrait que tu nous présente, je ne pense pas aimé ce recueil dans son intégralité.

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    1. Oui c'est assez spécial, je devais le lire pour un de mes cours ou sinon je n'aurais sûrement jamais entendu parler de ce recueil non plus ^^

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  2. Je ne sais pas si je suis capable d'accrocher ou pas! Mais pourquoi ne pas essayer si j'en ai l'occasion :)

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    1. Ce n'est pas mon genre littéraire non plus, mais de temps en temps j'apprécie d'en lire. Après moi la poésie surréaliste (voire absurde) me fait rire c'est pour ça que j'aime ça (il ne me faut pas grand chose pour rire ;) )

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  3. Je ne suis pas très poésie, mais j'ai le projet de découvrir Raymond Queneau avec Zazie dans le métro. J'espère que je saurai l'apprécier !

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    1. J'en ai entendu parler mais je ne savais pas que c'était de Queneau ! :o Merci de me l'avoir dit, je vais davantage m'y intéressée.

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  4. J'aime beaucoup Raymond Queneau... Et pourtant je ne suis pas très sensible à la poésie d'ordinaire...

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    1. J'apprécie de temps en temps me plonger dans de la poésie, Raymond Queneau m'était inconnue et je suis plutôt contente de ce recueil :)

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