Les Carnets du sous-sol
Fedor DostoïevskiBabel
Février 1993
1ère édition : 1909
193 pages
Drame
Réfugié dans son sous-sol, le personnage que met en scène Dostoïevski ne cesse de conspuer l'humaine condition pour prôner son droit à la liberté. Et il n'a de répit qu'il n'ait, dans son discours, humilié, diminué, vilipendé les amis de passage ou la maîtresse d'un soir.
"...de quoi un honnête homme peut-il parler avec le plus
de plaisir ?
Réponse : de lui-même.
Et donc, je parlerai de moi."
Devant d'abord s'appeler Confessions, Les Carnets du sous-sol nous ouvre le chemin vers l'âme de ce narrateur singulier, car sinistre et irrémédiablement pessimiste. La première partie s'apparente à un discours caractérisé par un humour cynique, sur l'être humain, ses déchéances, ses mensonges, son rapport avec l'autre et l'univers tout entier. Ce discours se transforme en long monologue intérieur où le narrateur se sentira obligé de se justifier face à un public absent ou imaginaire, et se chargera alors de répondre aux questions possibles de ce dernier. Le lecteur peut se sentir au départ plutôt déboussolé par ce personnage, la forme et le fond de ses opinions. Mais il est plus aisé ensuite de se laisser aller au fil des pages pour être enfin captivé par ce monologue.
Puis le narrateur laisse dans la deuxième partie libre cours à l'évocation de certains de ses souvenirs douloureux, nous laissant entrevoir son lien avec ses semblables, ses réactions qui peuvent paraître surréalistes, déconnectées de la réalité, de la "vraie vie" auquel cet homme aspire mais qu'il n'arrivera pas à accéder. N'ayant vécu qu'à travers la littérature, faire un pas vers l'autre se montre toujours difficile pour lui et il parait toujours en décalage avec ses pairs. Il ne sait pas ce qu'il veut vraiment, se laisse guider par les tumultes des soirées alcoolisées et de ses hallucinations pour ensuite arrêter net lorsqu'il commence à se lier à quelqu'un.
Ce personnage, comme le style d'écriture, m'a fasciné. Cet homme est loin d'être parfait, au contraire. Il est arrogant, colérique, égoïste, asociale. Mais il n'a pas peur de montrer ce qu'il est, avec toute la noirceur et la solitude qui le caractérise. Il gravite dans un univers ou le grotesque et le tragique se mêlent pour donner un résultat dramatique, voire glauque. Et ce glauque apporte étonnamment une certaine beauté à ce récit qui a ouvert à un nouveau genre littéraire, celui du souterrain ou underground, où tout ce qui restait caché est mis en lumière. Les fantasmes, les peurs, les déboires, les tabous de l'homme. Plus rien n'est alors dans l'ombre.
"Parce que l’homme est bête, phénoménalement bête.
C’est-à-dire, il est loin d’être bête, mais il est tellement
ingrat que rien au monde ne l’est plus que lui."
CONCLUSION
ingrat que rien au monde ne l’est plus que lui."
CONCLUSION
Un style et un personnage qui m'ont captivé dans cet univers
noir et dénué d'espoir pour l'humanité. Dostoïevki laisse libre
cours à ses plus vils pensées pour glorifier sa liberté d'être.
19/20
19/20
Le résumé est assez étrange, mais un de mes profs me l'avaient conseillé, alors je pense qu'un jour je sauterai le pas :)
RépondreSupprimerLe livre est tout aussi étrange également, mais je comprends pourquoi ton prof pourrait te le conseiller. La construction du récit et la plume de l'auteur sont captivantes !
SupprimerJe ne connais pas du tout, mais pourquoi pas :D
RépondreSupprimerJ'ai connu ce livre il y'a moins d'un mois, j'ai du le lire pour un cours et je ne suis pas du tout déçue. Sachant également que je ne savais pas à quoi m'attendre.
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