Lorsqu'il écrit le Cato Maior, au début de l'an -44, l'heure où la République
agonisante s'apprête à succomber sous les dagues des assassins de César,
Cicéron éprouve cruellement le poids des ans (il a soixante-deux ans).
Il imagine un court dialogue philosophique qu'il situe à l'époque de Rome,
en -150. Les jeunes Scipion Émilien et Laelius prennent du vieux et toujours
vigoureux Caton (quatre-vingt-quatre ans) une leçon de vie. Les réflexions
prêtées à l'ancien censeur de -184 agissent sur l'auteur de ce traité Sur la
vieillesse comme un élixir de jouvence et une consolation dans ses malheurs
personnels et ses déceptions politiques.
Des propos forts et clairs, à l'image du caractère bien trempé du personnage
principal pour conjurer la peur de vieillir.
AVIS
"Ceux qui n'ont en eux-mêmes aucune ressource pour mener une vie bonne
et heureuse trouvent tout âge pesant."
et heureuse trouvent tout âge pesant."
Au début, comme d'autres de mes lectures pour la fac, je ne comptais pas en faire une chronique. De la vieillesse étant un traité philosophique, je n'étais pas sûre qu'il puisse intéresser beaucoup de gens, y compris moi. Je m'attendais, voire craignais, une lecture laborieuse et lente de ce texte de l'Antiquité. Mais à ma plus grande surprise, ce traité est très fluide, suivant un plan pré-établi et intéressant sur l'idée de vieillesse dans la Rome antique.
Cicéron, qui prend alors pleinement conscience de son âge avancé, a l'idée en empruntant une figure importante de l'histoire telle que Caton l'Ancien, auteur des Origines, œuvre considérable où il raconte l'histoire de Rome depuis sa fondation, d'énoncer les avantages de la vieillesse. Celle-ci peut ne pas être perçue comme entièrement assommante et monotone mais comme un regain intellectuel et savant. Caton va alors construire son discours adressé à Scipion et Laelius, deux jeunes homme pleins d'éloges pour le vieillard, en plusieurs parties, qui correspondent à des réfutations liées à des préjugés généraux : le déclin de l'activité (politique, intellectuelle, agricole et éducative), le déclin de la vigueur, la perte des plaisirs physiques, et l'approche de la mort.
"ce n'est pas la vigueur, l'agilité ou la rapidité corporelles que s’exécutent les
grandes actions, c'est par la sagesse, l'autorité et la valeur des avis ; or,loin d'en être privée, la vieillesse en a généralement davantage."
Tout son plaidoyer va avoir comme but de discréditer ces idées reçues en présentant les joies liées à cet état de vie en prenant en exemple des intellectuels, littéraires et militaires comme Platon, Xénophon, Socrate,etc ... et également sa propre personne. Il va alors exposer la prolongation de l'esprit toujours en alerte à des âges avancés, la fonction éducative que les anciens possèdent face au jeunes nobles en pleine apprentissage, les dangers des plaisirs charnels et physiques face aux plaisirs intellectuels qui engendrent le prestige de l'être, etc... Il présente aussi la nécessité de se préparer à l'approche de la mort, ne pas la mépriser pour ne pas en avoir peur, l'immortalité de l'âme qui quitte à la mort le corps matériel pour rencontrer un nouvel état sans elle-même mourir. Nombreuses de ces pistes sont très intéressantes à étudier et possèdent un enseignement fascinant de la part de Cicéron. Seul le trop long paragraphe à mon goût sur l'immortalité de l'âme m'a quelque peu ennuyée mais à part cette infime partie, je peux dire que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce traité. On se rend alors compte que l'on peut encore apprendre beaucoup de choses de textes vieux de deux millénaires et qu'ils peuvent se montrer indémodables au fil du temps.
"Le fruit de la vieillesse, c'est, comme je l'ai dit plusieurs fois, d'avoir
souvenir et jouissance de biens acquis auparavant."
CONCLUSION
Un traité philosophique très intéressant et enrichissant
sur la vieillesse dans la Rome antique et sur la vieillesse
en général, s'appuyant sur des auteurs et livres
importants de l'Histoire.
Un traité philosophique très intéressant et enrichissant
sur la vieillesse dans la Rome antique et sur la vieillesse
en général, s'appuyant sur des auteurs et livres
importants de l'Histoire.
Oh, c'est la deuxième fois cette semaine que j'entends parler de cette oeuvre lue il y a bien longtemps (j'étais jeune ^^) ! Ton article me donne très envie de le relire maintenant que je suis plus vieille ;) et je trouve que je ne lis pas assez d'ouvrages philosophiques. Merci de m'avoir rappelé cette oeuvre !
RépondreSupprimerVraiment ? Et bien, je ne pensais pas qu'il était aussi populaire ! ^^
SupprimerJe ne penses pas que tu puisses te sentir encore très concernée pas le sujet, mais peut-être qu'avec quelques années de plus, tu prendras encore plu de plaisir à le relire :) Moi en tout cas, ça m'a donné envie de lire un de ses autres traités, De l'amitié.
J'ai du mal à lire des auteurs antiques mais quand je vois la chronique que tu en fait ça donne envie de s'y essayer :)
RépondreSupprimerOn peut croire que c'est assez difficile ou ennuyeux à lire, mais il y a vraiment des bonne surprises :)
SupprimerAhh ca me rappelle des souvenirs de lycée et je me dis que peut-être un jour, il faudrait que je replonge dans ce genre de lectures juste pour ma culture personnelle :)
RépondreSupprimerHeureusement que je n'avais pas ce genre de lectures au lycée, j'aurais pas apprécier à ce moment-là ^^
SupprimerIl y a certains de ses livres qui arrivent à se être très intéressants :)