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Le Mystère de la Chambre Jaune, Gaston Leroux
Mlle Stangerson vient d'échapper à la mort, mais son assassin court toujours. Comment
 s'enfuit-on de la Chambre Jaune ? Par la porte ? fermée à clé ! La fenêtre ? elle est
 grillagée ! Ni cheminée, ni autre issue... Aussi close qu'un coffre-fort. Un vrai
 mystère... Le génial Rouletabille est déterminé à résoudre ce casse-tête. Comment ?
 Mais par « le bon bout de la raison », pardi !

AVIS 

« Les coïncidences, me répondit mon ami, sont les pires ennemies de la vérité. » 

Certains ont du le lire lors du collège ou du lycée, d'autres comme moi n'en connaissait ni le titre ni l'auteur. En même temps, on ne peut pas dire que le genre policier, même s'il connaît un grand succès à la fin du XIXème siècle, ne soit le plus représenté à cette époque. Les littéraires préféreront vous mentionner le naturalisme zolien, La Comédie humaine de Balzac, les succès et les polémiques de certains ouvrages comme Madame Bovary de Flaubert, ou encore ce que l'on appelle le « mal du siècle » représenté dans la poésie de Baudelaire, la prose de Musset, etc... 

Mais aujourd'hui, intéressons-nous au genre qui doit sa naissance à l'essor de la presse et au lien intime et inaltérable à l'époque entre celle-ci et la littérature. Le roman-feuilleton, grand succès au XIXème siècle, en est véritablement la preuve. Les romans les plus connus passent par cet intermédiaire, offrant chaque semaine à ses lecteurs un chapitre de son ensemble pour fidéliser le public et faire connaitre davantage son auteur et ses écrits. Le réel se lie à l'imaginaire, et l'information distribuée au XIXème siècle n'est pas la même que l'on retrouve à notre époque dans les journaux ou dans les chaînes infos en continu. Le journaliste n'est plus uniquement porteur d'informations mais se crée une figure double, journaliste et enquêteur. Il est intelligent et sait où chercher pour trouver les meilleurs scoops ou les meilleurs faits divers. 

Dans Le Mystère de la Chambre Jaune, Joseph Rouletabille est ce jeune journaliste, ingénieux et plein de ressources, qui va enquêter sur cette mystérieuse affaire qui rend fou tous ceux qui s'y intéressent. Le narrateur, l'avocat Sainclair, qui forme avec Rouletabille un duo bien fonctionnel, me faisant penser plusieurs fois à celui de Sherlock Holmes et de Watson, raconte directement au lecteur les investigations du journaliste afin de retrouver l'identité de l'assassin de Mlle Stangerson. En plus des hypothèses de Rouletabille, Sinclair nous offre l'opportunité de découvrir les différentes pièces à conviction de l'affaire telles que les compte-rendus du greffier, le journal de bord du journaliste, etc... On ne peut alors qu'être totalement immergé dans cette enquête. Et, assez surprenant, j'ai constaté que ce livre était facilement accessible par le style de l'auteur très dynamique et par les personnages parfois extravagants ou encore indéchiffrables. À l'arrivée du duo de choc au sein de la propriété des Stangerson afin de comprendre le secret de la fuite de l'assassin dans la « Chambre Jaune », Rouletabille va se confronter aux certitudes de l'inspecteur Frédérick Larsan, opposées au siennes. Son admiration pour l'enquêteur va rapidement évoluer en compétition afin de lui montrer sa supériorité dans cette affaire. 

L'auteur semble porter une grande importance à offrir au lecteur le maximum d'informations et peut alors le noyer dans un flot de descriptions qui m'a parfois ennuyé. Les faits de l'enquête sont repris plusieurs fois, parfois trop, et m'a quelque peu ralenti à certains moments. Mais ce qui est sûr, c'est que Gaston Leroux réussit avec brio à garder le suspense jusqu'à la fin grâce au personnage de Rouletabille qui adore expliquer ses hypothèses qui se révèlent le plus souvent véritables, mais apprécie également de garder une part de mystère pour pouvoir offrir un bouquet final convaincant et surprenant. L'identité du coupable m'a alors frappé même si quelques indices subtils laissaient entrevoir la vérité. Plusieurs protagonistes semblent pouvoir être le meurtrier idéal et plus l'histoire se poursuit, plus le mystère semble s'épaissir. Mais grâce à Rouletabille, la vérité va éclater, ce qui va le placer au rang de héros et de grand reporter.

« Ais-je le droit de tuer l’assassin de Mlle Stangerson ? Non !... Mais qu’il m’en donne

 seulement l’occasion. Histoire de voir s’il est bien réellement, en chair et en os ! Histoire

 de voir son cadavre puisqu’on ne peut saisir son corps vivant ! »



CONCLUSION

Une enquête rondement menée pour un des premiers romans
 policiers dans la littérature française. Certaines longueurs sont
 présentes mais Rouletabille avec l'aide de son acolyte apporte
 la dynamique essentielle afin de rester ancré dans l'enquête et
 de vouloir connaître le fin mot de l'histoire.