Villa Taylor, Michel Canesi & Jamil Rahmani
Diane, jeune « executive woman » au caractère bien trempé, dirige avec
succès une
banque d'affaires parisienne. Son ascension professionnelle
fulgurante est aux
antipodes de sa vie personnelle, qui se résume à un
mot : désert. Un désert dont l'aridité
résulte des zones d'ombre de son
enfance. Survient la mort de sa grand-mère, qui lui
laisse en héritage la
mythique Villa Taylor de Marrakech. Ce lieu a accueilli quelques-unes
des plus grandes figures du XXe siècle.
Cette demeure renferme aussi toutes les clés
du passé de Diane, clés que
lui a scrupuleusement dissimulées sa famille.
Les derniers
habitants de la Villa Taylor : Halima, la gouvernante,
Ahmed, le jardinier aveugle,
Agathe, l’amie de sa grand-mère, vont
l’aider à lever le voile sur ces énigmes. Tout est
prêt, il ne manque
qu'un amour violent et étrange, aussi ténébreux que les sous-bois
du
parc. Il attend, chargé d'un enivrant parfum de menthe, et va bientôt
emporter
Diane, enfin prête à vivre.
AVIS
« Le Maroc sécrète de terribles venins, le venin du malheur mais aussi celui du
AVIS
« Le Maroc sécrète de terribles venins, le venin du malheur mais aussi celui du
bonheur, les deux sont indissociables… Abandonnez-vous, laissez-vous corrompre. »
Je tiens tout d'abord à remercier Mathilde chez la maison d'édition Anne Carrière pour cette deuxième proposition de partenariat. Pour le moment, je dois dire que le résultat est positif, voire très positif avec cette nouvelle lecture. J'ai commencé ce roman dans une sorte de flou qui s'est dès le début éclairci tellement j'ai accroché au style d'écriture de ce duo d'auteurs que je ne connaissais pas. J'ai été touchée et étonnée de lire deux hommes racontant le point de vue d'une femme avec autant de justesse, mêlant la douceur et la force du personnage. Je sais qu'après Villa Taylor, je prendrai un réel plaisir à découvrir un autre roman de ces auteurs, en espérant qu'ils réussissent à me faire autant voyager qu'avec celui-ci. D'autant que les multiples références littéraires ou autres, comme celles sur les mythes antiques ou sur des contes, m'a particulièrement plu et m'a aidé à encore plus m'adapter au sein de ce roman.
Diane avait renié son héritage marocain depuis quinze ans en quittant Marrakech pour la France. Depuis, elle s'est forgée un caractère et une carapace en fer forgé afin d'atteindre les plus hauts échelons de son secteur d'activité. Dans la trentaine, là voilà alors dirigeante d'une banque d'affaires parisienne. Seulement, sa vie intime n'est pas aussi florissante. Depuis quelques temps dans une relation qui ne semble pas l'épanouir, elle s'est au fil du temps refermer sur elle-même pour ne plus jamais être abandonnée. Mais lors de la mort de sa grand-mère, Diane se voit obligée de fouler à nouveau sa terre natale, Marrakech. Elle apprend être l'héritière directe de tout ce que possédait sa grand-mère, dont notamment la Villa Taylor dans laquelle Diane a également vécu lors de son adolescence. Les souvenirs refluent un à un dans sa mémoire et voit dans la mort de Moune l'occasion de découvrir la vérité sur sa propre mère. Celle qui l'a abandonné à la naissance, celle dont elle n'a jamais entendu parler telle un fantôme qui hante la Villa Taylor. Diane va devoir prendre ses distances avec Paris pour pouvoir enfin déceler la vérité qui ne va pas être simple à découvrir. Entre le jardinier maintenant aveugle et la gouvernante Halima qui vivaient auprès de Moune depuis des décennies, personne ne souhaite rendre plus limpide les investigations de Diane. Elle va devoir alors s'y engager pleinement, sans peur de s'écorcher sur le chemin, car tous les secrets et toutes les vérités ne sont pas forcément bonnes à entendre. Mais il faut dire que Diane a les épaules pour ce genre de défis. Forte, intransigeante, elle sait se faire entendre et reste prête à tout pour découvrir la vérité. Malgré tout, même avec la meilleure des armures, on peut facilement se blesser. Et la jeune femme va parfois croire qu'elle est arrivée au bout de sa résignation et de sa force mentale. Mais heureusement, il y aura toujours quelqu'un ou quelque chose qui va l'aider à se relever. On s'attache facilement à cette jeune femme qui semble réussir facilement à se réintégrer dans cette vie qu'elle a quitté. Le mélange entre la culture occidentale et orientale est très intéressante et laisse place à une sorte d'harmonie, bien loin de l'image de conflits perpétuels entre les deux que l'on voit et ressent dans le climat actuel.
À côté de Diane, il y a bien évidemment la Villa Taylor qui regorge d'un patrimoine et d'une mémoire inaltérables. Cette maison possède une véritable histoire, ayant recueilli entre ses murs des personnalités tels que Churchill et Roosevelt. Les auteurs s'emploient à raconter leurs visites dans cette demeure ce qui au départ m'a beaucoup intéressé. Mais il est vrai que lorsque j'étais entièrement ancrée dans les recherches de Diane au travers de Marrakech, je n'ai pas forcément apprécié cette sorte de coupure du récit pour narrer une nouvelle fois un autre épisode sur la Villa Taylor. Parce que oui, je baignais complètement dans cette atmosphère chaude et mystérieuse, où les effluves de menthe volent à chaque recoin. Je me suis profondément attachée à cette femme pour son caractère et parce ce qu'elle est obligée de vivre, d'endurer, pour tenter de connaître davantage celle qui lui a donné la vie. L'aide de Salim va alors être précieuse. Cet homme généreux mais aussi distant va se montrer très important pour la collecte de nouveaux indices. Il va peu à peu prendre une place toute particulière dans la vie de Diane, jusqu'à ce que le lecteur s'interroge réellement sur les choix de Diane à son encontre. Cette dernière devra tout au long du récit faire face à des sacrifices, face à la peur qui parfois la submerge, à la perte d'équilibre de son quotidien pour enfin déterrer les secrets du passé. Diane sait qu'ils vont à jamais bouleverser sa vie, mais elle n'attend que ça, elle qui a toujours manqué d'une mère, elle qui a toujours eu peur de l'abandon.
« Apollon et Daphné furent les victimes d’Éros ; il transperça Daphné d’une flèche de
plomb qui lui inspira le dégoût de l’amour. Apollon reçut une flèche d’or. Éperdu de
passion, il poursuivit la nymphe sans relâche. Épuisée, Daphné supplia son père, le
dieu-fleuve Pénée, de l’aider. Métamorphosée en laurier-rose, elle couvre depuis les
berges des rivières de Méditerranée. J’aimais à penser que maman, victime de
l’amour, s’était muée en arbre à fleurs roses... »
CONCLUSION
Un récit captivant et doux sur la quête identitaire de Diane qui
va l'emmener parfois à se brûler les doigts. J'ai été en totale
immersion au sein de la chaleur du Maroc et de sa vie
séduisante et mystérieuse, notamment par le biais de
personnages silencieux qui taisent infatigablement le passé.
va l'emmener parfois à se brûler les doigts. J'ai été en totale
immersion au sein de la chaleur du Maroc et de sa vie
séduisante et mystérieuse, notamment par le biais de
personnages silencieux qui taisent infatigablement le passé.
Ce n'est pas mon genre de lecture habituel mais pourquoi pas ! :)
RépondreSupprimerMoi non plus ce n'est pas mon genre habituel, mais ça m'a fait du bien de changer un peu.
SupprimerTu en parles vraiment bien, je suis tentée maintenant! grrrr
RépondreSupprimerJe suis contente de réussir à donner envie de lire ce livre qui a été pour moi une très bonne découverte que je souhaiterais voir beaucoup plus sur la blogo :)
SupprimerJe ne connaissais pas du tout mais ça m'intéresse bien maintenant :) !
RépondreSupprimerC’est vrai qu'on ne voit ce livre nulle part ^^ Mais il vaut vraiment le coup d’œil !
SupprimerMalgré ton avis plus que positif, je ne pense pas que ça soit vraiment un roman pour moi, mais si je tombe dessus pourquoi pas quand même, histoire de sortir de ma zone de confort ;)
RépondreSupprimerSi tu ne penses pas apprécier, il ne faut pas forcer. Moi ça m'a changé de mes lectures habituelles, ce qui m'a fait du bien :)
Supprimer