vendredi 5 août 2016

Les Misérables tome 1
Loin de n'être que le récit de la réhabilitation d'un forçat évadé victime
de la société, Les Misérables sont avant tout l'histoire du peuple de Paris.
Jean Valjean, et le lien qui l'unit à Cosette, en est le fil conducteur et le
symbole. A travers sa vie et ses rencontres apparaît l'image d'une humanité
misérable mais pleine de grandeur, dont il semble être l'archétype.
Homme du peuple par excellence, damné et accablé par les humiliations
successives, Jean Valjean prend sur lui le péché du monde et l'expie.
Dans son effort incessant pour se racheter, il assume un destin tragique
qui nous renvoie le reflet de l'humanité en marche.




AVIS


"N'être pas écouté, ce n'est pas une raison pour se taire." 


Même si Notre-Dame de Paris reste un de mes livres préférés, j'avais quelques appréhensions face à ce pavé. Tout le monde connaît le livre, a sans doute vu une des adaptations, mais à part les grandes lignes, je ne connaissais pas réellement l'intrigue de cette histoire. Je me suis lancée dans ce premier volume (le livre étant coupé en deux tomes dans cette édition) avec quelques craintes et attentes. Et même si les longueurs m'ont parfois gêné, j'ai été très contente de découvrir ce livre.

Jean Valjean, ancien forçat resté au bagne pendant dix-neuf ans, se retrouve à tenter de survivre dans cette France de l'époque, et plus particulièrement à la capitale. Mais il va se rendre rapidement compte que sa liberté avec son nouveau statut d'ancien prisonnier ne va pas être plus indulgente que sa vie en captivité. Il tentera de déjouer les lois de la société en expérimentant, entres autres, le changement d'identité qui ne va l'amener qu'à un avenir encore plus tragique. Lors de ses différentes épreuves, Jean Valjean va faire la rencontre notamment de Fantine, jeune fille désabusée par la vie et essayant jusqu'à la prostitution et à la mort de subvenir aux besoins de sa fille Cosette, qui va elle aussi un lien particulier avec cet homme plein de ressources.



"Ne craignons jamais les voleurs ni les meurtriers. Ce sont là les
dangers du dehors. Les petits dangers. Craignons-nous nous-mêmes.
Les préjugés, voilà les voleurs ; les vices, voilà les meurtriers. Les
grands dangers sont au dedans de nous. Qu’importe ce qui menace
notre tête ou notre bourse ! Ne songeons qu’à ce qui menace
notre âme."
 


Ce premier livre s'articule en trois parties, chacune reprenant le prénom et l'histoire en détail d'un personnage central de l'histoire : Fantine, Cosette et Marius. Lors de ces parties, d'autres protagonistes font leur apparition comme les Thénardier, famille manipulatrice et avide de richesse et de pouvoir qui va jouer un rôle essentiel dans la vie des personnages principaux, ou encore Gavroche, jeune garçon pauvre des rues mais rusé, auxquels je me suis attaché tout comme à Jean Valjean pour son parcours étonnant. Les personnages sont soit miséreux soit cupides, les rôles évoluant quelques fois, et laissent une forte impression lors de la lecture. L'auteur prend le temps de nous apporter le plus de détails possibles, que ce soit physiques ou psychologiques, que ces personnage soient importants ou non au déroulement de l'histoire. Ces longues descriptions ne m'auraient pas incommodé si elles avaient été les seules. Non, c'est plutôt les descriptions que j'ai trouvé parfois inutiles sur les lieux, l'architecture des maisons, etc... qui m'a quelquefois sorti de ma lecture.

Mais ces longueurs n'ont évidemment pas altéré mon intérêt face à ces personnages et ces nombreuses intrigues tous aussi intéressants les uns que les autres, et surtout le style romantique, et même quelques fois poétique, de Victor Hugo que j'avais adoré lire dans Notre-Dame de Paris ou Les Contemplations. Ce livre est fort en images et en émotions et dépeint à merveille les rues et la population de Paris du XIXème siècle. Je sais que je me plongerai avec affection et appétit dans la suite des aventures de ces personnages, définissant parfaitement pour la plupart le mot "misérable" mais qui sont malgré tout marqués par l'espoir d'une vie meilleure et par un peu de bonheur. 



"Il n’avait pas de gîte, pas de pain, pas de feu, pas d’amour ;
mais il était joyeux parce qu’il était libre."



CONCLUSION
Même si certains passages peuvent paraître superflus et
donc moins intéressants, ce livre est une merveille par
son style captivant et poétique et par son reflet sur le
peuple parisien du XIXème siècle à travers le destin aussi
funeste que fascinant des personnages.




AUTRES AVIS SUR CET AUTEUR
http://entournantlespages.blogspot.fr/2016/01/lucrece-borgia-victor-hugo-folio.html     http://entournantlespages.blogspot.fr/2016/04/quest-ce-que-les-contemplations-cest-ce.html

lundi 1 août 2016

Bonjour tout le monde ! Nous voilà déjà en août, et l'heure est au bilan. Comme le mois dernier, 7 livres lus mais avec un nombre de pages plus conséquent, doncje suis très contente. Avec 1 coup de coeur et 1 déception, j'ai réussi à passer un bon mois avec des lectures assez variées. Les voici :


Mon top 3 :
  
         

En l'absence des hommes, Philippe Besson (chronique)
Jusqu'à ce que la mort nous unisse, Karine Giebel (chronique)
Les Misérables tome 1, Victor Hugo (chronique bientôt publiée)


Mes autres livres lus :
   

La couronne des 7 royaumes intégrale 1, David B. Coe (chronique)
La guerre des millions, Paul Ivoire (chronique)


   

MacBeth, William Shakespeare
Crime et châtiment volume 1, Fedor Dostoïevski (chronique)


Mes réceptions :

  
  


Ce que j'emmène dans ma valise :

Dernière fois (je vous jure !) que je prévois de lire le premier tome de Fils-des-Brumes.
 Je n'en peux plus de le voir dans ma PAL. Et comme je pars pour 15 jours en vacances,
 je vais l'emmener pour être sûre d'enfin le lire. Je vais prendre également avec moi
 deux livres de Franck Thilliez qui me font très envie, Rêver et Le syndrome E.

J'avais reçu Une pièce montée dans la box Kube et je pense que ce petit livre
 contemporain sera parfait pour la plage. Bouvard et Pécuchet me donne un peu
 moins envie bizarrement, mais c'est le dernier roman de Flaubert que j'ai à lire, à
 voir s je serais déçue comme avec Salammbô ou si je vais aimer comme ses deux
 autres romans. Et pour finir, j'aimerais bien découvrir mon premier livre d'Edgar
 Allan Poe, Histoires extraordinaires, qui a l'air très intéressant et original
 par les univers qu'il crée.

samedi 30 juillet 2016


Crime et châtiment volume 1
A Saint-Pétersbourg, en 1865, Raskolnikov, un jeune noble sombre et altier,
renfermé mais aussi généreux, a interrompu ses études faute d'argent.
Endetté auprès de sa logeuse qui lui loue une étroite mansarde, il se
sent écrasé par sa pauvreté. Mais il se croit aussi appelé à un grand avenir
et, dédaigneux de la loi morale, se pense fondé à commettre un
crime : ce qu'il va faire bientôt - de manière crapuleuse. Un témoin de
la misère, de l'alcoolisme et de la prostitution que l'auteur décrit sans
voiles, un criminel aussi qui ne sait trop pourquoi il l'est devenu, tant
les raisons qu'il s'invente pour agir sont contradictoires.




AVIS


"Tous les hommes sont divisés en êtres "ordinaires" et "extraordinaires".
Les hommes ordinaires doivent vivre dans l’obéissance et n’ont pas le
droit de transgresser la loi, attendu qu’ils sont ordinaires. Les individus
extraordinaires, eux, ont le droit de commettre tous les crimes et de
violer toutes les lois pour cette raison qu’ils sont extraordinaires !"


Que d'attentes au début de ma lecture ! Après avoir adoré Les Carnets du sous-sol et La Douce, une des ses nombreuses nouvelles, j'ai voulu découvrir une des œuvres les plus connues et les plus denses de Dostoïevski. Et si au début de ma lecture, j'ai grandement apprécié l'atmosphère, c'est malheureusement vite retombé comme un soufflet.

Raskolnikov est un ancien étudiant qui vient de démissionner de son travail d'enseignant. Bientôt endetté et pleinement dans la pauvreté, il va rapidement plonger dans une spirale où toute loi morale et justice n'a plus aucun poids sur lui. Il va alors préparer le meurtre de sa logeuse, une vieille femme haineuse et violente. Mais après ce crime, Raskolnikov se rend compte qu'il est loin de guérir de son mal-être et qui va encore davantage tomber dans un enfer psychologique où il ne réussira pas à sortir. Depuis, il n'est obnubilé que par l'enquête sur ce meurtre, manquant quelques fois de se faire démasquer. Entre crises de folie et peur de se faire prendre, Raskolnikov paraît de plus en plus fou pour ses proches qui tentent de l'aider sans connaître le mal qui le ronge.

L'auteur s'attelle dès le début de son récit à créer une atmosphère étouffante gorgée de saleté, de puanteur, d'alcools. Il réussit parfaitement à immerger et à étouffer son lectorat dans cette crasse ambiante où vit Raskolnikov. Mais si j'ai d'abord grandement apprécié ce réalisme étonnant, j'en ai vite été écœurée. Et le personnage principal ne m'a pas aidé pour rester accrochée au récit. On pourrait le prendre en pitié face à l'environnement dans lequel il évolue mais il tellement détestable que vous ravalez rapidement votre pitié ou votre compassion. J'ai retrouvé en lui beaucoup du narrateur dans Les Carnets du sous-sol : introverti, égoïste, condescendant, méprisant. Mais contrairement à celui enfermé dans son sous-sol intérieur que j'avais aimé déterrer, Raskolnikov n'a réussi qu'à m’écœurer et à me lasser. Je pensais découvrir un personnage déchiré par le crime qu'il a commit, en pleine rédemption. Au lieu de cela, celui-ci ne pense qu'à sa fuite, d'abord mentale, se croyant supérieur aux autres hommes et ayant le droit de commettre un crime tel que le meurtre barbare qu'il a perpétré. Après avoir lu les deux cent premières pages, il a fallu que j'alterne ce livre avec d'autres pour réussir enfin à le finir. Néanmoins, même si ce livre a été une déception, je pense lire le second volume qui, par son résumé, semble être davantage à mon goût, m'étant enfin en avant la relation entre Raskolnikov et Sofia. 



"est-ce que des milliers de bonnes actions ne pourraient pas effacer un
seul petit crime de rien du tout ? Pour une seule vie – des milliers de
vies sauvées de la pourriture et de la décomposition. [...] Et qu'est-ce
qu'elle peut valoir, sur la balance commune, la vie de cette petite vieille
phtisique, stupide, haineuse ? Pas plus que la vie d'un pou, d'un cancrelat,
et, même ça, elle ne le vaut pas, parce que la petite vieille, elle est nuisible."




CONCLUSION
Après avoir adoré le style de l'auteur dans d'autres de ses
 œuvres, j'ai eu l'impression d'être prise à mon propre jeu ou
 que l'auteur était allé trop loin ici. Le personnage m'a paru
 trop détestable et l'atmosphère au final trop pesante pour
 passer un agréable moment de lecture.


AUTRES AVIS SUR CET AUTEUR
http://entournantlespages.blogspot.fr/2015/10/les-carnets-du-sous-sol-fedor.html     http://entournantlespages.blogspot.fr/2016/03/figurez-vous-un-mari-dont-la-femme-une.html

mardi 19 juillet 2016

Jusqu'à ce que la mort nous unisse
La montagne ne pardonne pas. Vincent Lapaz, guide solitaire et blessé par la
vie, l'apprend aujourd'hui à ses dépens : la mort vient de frapper, foudroyant un
être cher. Simple accident ? Vincent n'en croit rien : la victime connaissait le
parcours comme sa poche. C'est un meurtre. Avec l'aide d'une jeune gendarme,
Vincent mène l'enquête, de crevasses en chausse-trapes, déterrant un à un les
secrets qui hantent cette vallée. Et Lapaz non plus n'est pas du genre à pardonner...




AVIS


"Ces questions lui donnaient mal au crâne ; il rêvait de vérité
comme on rêve de silence au milieu du vacarme."
 


Cinquième livre que je lis de Karine Giebel, et je suis toujours autant charmée. Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, je vais avertir ceux qui voudraient lire Jusqu'à ce que la mort nous unisse. Si vous désirez lire un réel thriller mouvementé et intense en révélations et en tensions, où l'intrigue policière commence dès le début de l'histoire, ne lisez pas ce livre. C'est sûr que vous ne trouverez pas ce que vous recherchez dans ce récit. Mais si vous êtes déjà familier de l’œuvre de cette auteure et/ou que vous acceptez de vous laisser guider les yeux fermés, sans appréhension et grosses attentes, je pense que vous pouvez réellement apprécier ce roman.


Depuis cinq ans, Vincent ne se remet pas de sa séparation avec Laure. Depuis que celle-ci est partie refaire sa vie avec un autre homme, Vincent se venge sur chaque femme qui croise son chemin. En l'appâtant, en l'attrapant dans ses filets pour jouer avec elle et pour au final la jeter sans aucun remord. L'auteure commence donc assez fort, nous faisant le portrait d'un homme à femmes, horripilant et orgueilleux à souhait. Mais Karine Giebel adore ce genre de personnages, et surtout, elle adore réussir à nous les rendre attachants au final. Car oui, on peut retrouver en Vincent un peu d'Alexandre de Juste une ombre, ou de Luc dans De force, publié cette année. Comme on peut retrouver un peu de Servane dans Cloé dans encore Juste une ombre. Car Servane, jeune gendarme fraîchement arrivée dans ce petit village français dans les montagnes, est une femme impulsive, forte mais également assez susceptible et avec un fort tempérament. Vincent étant guide touristique et Servane adorant la montagne, les deux personnages vont bientôt lier une forte amitié quelque peu ambiguë. Et pendant les trois cent premières pages, l'auteur s'applique à nous dévoiler peu à peu toutes les facettes de ces deux protagonistes, à s'immiscer au plus près de leur relation et à nous faire gravir les cimes de ce lieu rafraîchissant et magnifique. J'avais réellement l'impression de gravir les montagnes avec eux, étant entièrement immergée dans le récit.


"Libre.
Vincent aurait aimé l'être totalement. Mais on n'est jamais vraiment
libre. Enchaîné par ses sentiments, ses passions, ses pulsions. Ses
besoins, ses envies. Les devoirs qu'on s'impose, les prisons dont on
perd la clef. Les souvenirs et les rêves.
Tout ce qui fait qu'on est vivant."
 



Mais comme je l'ai dit, l'auteure mise sur cette aspect de l'histoire pendant les trois cent premières pages, ce qui peut paraître long et poussif pour certains, attendant sans doute l'élément qui va renverser le genre du récit, afin de le transformer en réel thriller. Je n'ai pas eu du tout ce problème étant comme je l'ai plus haut, totalement immergée dans l'histoire. Même si Vincent et Servane peuvent paraître quelque peu agaçants au début, ils sont bien évidemment imparfaits et alors profondément humains. De tous ces livres que j'ai lu, c'est bien le duo que je préfère pour le moment. Les découvrir à travers leurs ballades ou dîners dans le chalet du guide a été un excellent moment de lecture. Mais avec Karien Giebel, il faut toujours que quelque chose se gâte pour nos héros. Et Vincent doit bientôt faire face à la perte de deux personnes de son entourage, dont la plus importante est celle de son meilleur ami, Pierre, travaillant pour le Parc écologique du village. Il est évident pour tout le monde que sa mort est un regrettable accident. Mais Vincent ne peut y croire et commence de son côté, aidé bientôt par sa nouvelle amie Servane, à chercher qui aurait pu en vouloir à son ami. Et bientôt, nos deux protagonistes vont comprendre que les secrets sont nombreux autour de Pierre et de certains habitants de cet endroit où tout le monde se connaît.


L'auteure nous plonge alors dans une réelle enquête policière où Servane et Vincent vont devoir la jouer fine pour ne pas dévoiler leurs soupçons et risquer eux-mêmes leur vie. Car, certains ne sont pas enclins à ce que le mystère soit dévoilé, et son prêts à tout pour le garder sous terre. Oui, ce thriller est moins intense et sous tension que d'autres du même auteure. Elle a réellement placé ses personnages au premier plan, misant sur leur forte personnalité et évolution. Pour certains, l'intrigue paraît sûrement en pâtir, même si ça a complètement marché sur moi. J'ai été contente que l'auteure passe autant de temps sur l'atmosphère de ce lieu perdu et sur ses personnages. Je n'ai pas vu les pages défiler du début à la fin. Pour ceux qui recherchent une vraie histoire policière, je pense qu'ils seront cependant satisfaits par la fin que j'ai beaucoup apprécié, même si un des retournements a été trop prévisible pour moi. Et cette fois-ci, j'aurais grandement aimé que ça se finisse bien. Au moins une fois ! Mais comme toujours, je suis sous le charme de l'auteure et même si ce n'est pas le meilleur thriller que j'ai lu d'elle ou d'autres auteurs, ses personnages vont rester longtemps dans ma mémoire. 


"La lâcheté a quelque chose de fascinant. Peut-être parce
qu'elle ne connaît pas de limites, contrairement au courage."



CONCLUSION
Un thriller qui met du temps à rentrer dans le vif de l'action,
 mais qui prend le temps de planter le décor magnifique et ses
 personnages imparfaites mais profondément attachants et
 intéressants.



AUTRES AVIS SUR CETTE AUTEUR
http://entournantlespages.blogspot.fr/2016/01/juste-une-ombre-karine-giebel-pocket.html     http://entournantlespages.blogspot.fr/2016/04/un-soir-dete-une-jeune-femme-se-promene.html


lundi 18 juillet 2016


La Guerre des millions
Sylvain Balmont, un commercial parisien en instance de divorce, gagne le
jackpot de l'Euromillions grâce à un SDF. A l'annonce de l'incroyable
résultat, il n'a plus qu'une idée en tête : retrouver son bienfaiteur et
le remercier. Le décès du SDF le prend au dépourvu. Il n'abandonne
pas pour autant ses bonnes résolutions et se retrouve à enquêter sur
le passé du vagabond. Avec des conséquences imprévisibles...
 
 
AVIS 
 
Je tiens tout d'abord à remercier Librinova de m'avoir proposé ce livre que je ne connaissais pas. Entre mes lectures classiques et fantasy du moment, ce contemporain a été une parfaite transition. Mais moi qui croyait à une simple histoire de recherche à la personne, ce récit s'est vite transformé en règlement de compte entre voisins d'un petit village où pèse un lourd secret.

Sylvain Balmont, parisien bientôt divorcé, gagne l'Euromillions avec l'aide d'un SDF. Lui étant reconnaissant, Sylvain va tenter de le remercier. Mais la nouvelle est cinglante : son bienfaiteur est mort. L'homme ne va cependant pas laisser tomber et va essayer de connaître les origines de ce Xavier Rosa afin de faire profiter à ses proches une part de cette fortune. Il va alors se retrouver à acheter l'ancienne école de Villard-sur-Armançon, village de deux cent cinquante habitants, où Rosa était natif. Mais Sylvain ne se doutait pas qu'en arrivant dans ce village, il allait raviver de vieux souvenirs et un secret qu'une partie des habitants ne veulent absolument pas déterrer. Commence alors une guerre entre Sylvain et l'une des deux familles influentes de ce lieu, les Vichot, dont particulièrement Louis Vichot, maire du village.

J'ai apprécié émerger en plein dans cette guerre de familles qu'est celle des Vichot et des Germain. On comprend que l'antipathie entre eux n'est pas la cause d'une simple broutille mais qu'ils sont englués dans une spirale d'hostilité sans fin. Et l'arrivée de ce parisien ne va rien arranger à cette histoire, bien au contraire au départ. Alors que Sylvain tente seulement d'honorer la mémoire de Xavier Rosa, il va rapidement comprendre que ce nom est définitivement proscrit et les seules fois où il est prononcé, c'est à demi-mot. L'envie de déceler le mystère est déjà palpable pour Sylvain, mais avec les Vichot qui font tout pour lui mener la vie dure - chantage, dégâts de la propriété, entrées par effraction - son désir ne va que s'accroître. L'humour malgré la révélation de ce lourd secret, trop rapidement dévoilée à mon goût, est très rafraîchissant et nous fait passer un bon moment de lecture. Chacun, les adultes comme les adolescents, choisissent leur camp et font tout pour contrarier l'autre. Les différents entre les adolescents Vichot et Germain sont d'autant plus palpables car davantage physiques et sur la brèche. Morgan m'a particulièrement plu, ne rentrant dans cette guerre que pour aider son cousin, mais qui après tout ce qu'on lui fait endurer, participe avec grand plaisir au bouleversement des Vichot.

On découvre également la vie sentimentale de Sylvain qui est entrecoupée parmi l'intrigue principale et intéressante à découvrir de cette manière. Sylvain se révèle être un homme profondément généreux, et ça fait du bien de lire quelques fois des livres feel good. L'écriture reste simple mais appliquée, qui n'en fait pas trop mais nous donne envie d'en savoir toujours plus. Ce livre ne me marquera sans doute pas longtemps, mais je sais que je prendrais beaucoup de plaisir à le relire dans quelques temps lorsque je souhaiterai redécouvrir une histoire qui fait du bien.
 
 
CONCLUSION
Un récit très sympathique où un homme bon souhaite
accomplir les souhaits de jeunesse de son bienfaiteur
décédé et qui se risque à entrer dans une opposition
rafraîchissante et drôle à suivre entre deux grandes familles.