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mardi 2 juin 2015

Le philosophe et le loup
 
Mark Rowlands
France Loisirs
Mai 2011
1ère édition : 2010
281 pages
Témoignage

Mark Rowlands est tout jeune professeur de philosophie à l'université d'Alabama lorsqu'il adopte un loup de six semaines qu'il baptise Brenin. C'est le début d'une cohabitation improbable, dont le philosophe sortira enrichi et transformé à jamais. Du difficile dressage des débuts aux longues promenades dans les montagnes sauvages de l'Alabama, de l'épreuve de la maladie à la naissance des petits de Brenin vont surgir d'extraordinaires leçons de vie.
Une réflexion passionnante sur l'homme et la nature, où le philosophe va réévaluer des questions essentielles comme l'amour, le bonheur, la nature ou la mort. Un document tout à tour poignant et amusant, léger et brillant, qui nous fait comprendre ce que c'est qu'être humain, profondément.







"C'est lui, un loup, qui m'a enseigné ce que c'est qu'être humain."


J'avais acheté ce livre un peu par hasard même si j'étais quasi sûre de l'adorer. Et donc, amoureuse des chiens et des loups que je suis, je me suis laissée emporter par ce témoignage touchant et rempli de réflexions intéressantes.


Mark vit aux États-Unis lorsqu'il découvre une annonce dans le journal pour la vente de louveteaux. Il n'hésite pas à faire les kilomètres qu'il faut pour aller voir ces petites boules de poils, et arrivé à destination, il est impossible de repartir sans l'un deux. Ici commence alors une cohabitation et une forte amitié entre Mark et Brenin.

Mark étant professeur de philosophie, il nous raconte sa vie avec son loup, de l'enfance à sa mort, tout en s'interrogeant sur des questions métaphysiques ou sur la nature des liens entre l'homme et le loup. Aucune chance qu'il mette Brenin et ses congénères à une place inférieure de la notre, nous êtres humains. Il explique son repli face à une société dont les règles et opinions lui sont de plus en plus rebutantes, et rentre bientôt dans une vie solitaire avec son ami, son frère, à poils longs. En comptant aussi Nina et Tess qui vont bientôt rejoindre la famille.

Les réflexions amenées m'ont beaucoup intéressé et il y a évidemment un parti pris du côté de l'auteur, qui ne m'a pas dérangé vu que la majorité du temps, je suis d'accord avec ses pensées, peut-être moins avec ses actions (régime végétarien, etc...). Mais je suis très contente de ce témoignage et je le recommande aux amoureux de nos amis à quatre pattes. 


"Brenin n'était pas un << bien >> que je possédais, et certainement
 pas un << animal de compagnie >>. C'était mon frère. Parfois, et sous certains
 rapports, c'était mon cadet et j'étais son gardien, celui qui le protégeait d'un
 monde qu'il ne comprenait pas et en lequel il n'avait pas confiance."
 
 
CONCLUSION 
Un beau témoignage qui m'a fait réfléchir sur l'âme humaine et
 ce qu'elle peut cacher, celle du loup qui peut lui ressembler à
 certains instants.
17/20

55/100

jeudi 19 février 2015

Nous sommes Charlie
 
Collectif
Le Livre de Poche
Février 2015
162 pages
Témoignage



 
Face à la tragédie, des voix s'élèvent contre la barbarie qui a voulu mettre à genoux la liberté d'expression. C’est de la volonté de les rassembler en un recueil, que naît, dès le lendemain de l’attaque contre Charlie Hebdo, l’idée de cet ouvrage, mêlant textes classiques fondamentaux et paroles d’auteurs contemporains.
La richesse des contributions gracieuses ici réunies témoigne du remarquable élan suscité par ce projet, dont l’intégralité des bénéfices sera reversée à Charlie Hebdo.




 

"quand chacun trouve en soi la dignité de résister, ce << non >> à la
 barbarie devient un << oui >> à l’honneur de vivre."


Un mois après les événements du 7 janvier 2015, 60 écrivains nous rappellent la liberté d'expression et l'humour qui caractérise notre pays et qui doit rester les valeurs de notre pays. Ce livre est entrecoupé de multiples témoignages d'écrivains, de journalistes qui font part de leurs sentiments, qui seront communs à beaucoup d'autres, sur cet effroyable attentat qui a touché en tout 17 victimes.

On peut ne pas être d'accord avec tous ces avis, on peut se sentir choqué, révulsé, et tant mieux, car c'est ça le plus important : donner notre avis, notre ressenti, sans passer par la censure. Être libre d'exprimer nos valeurs, nos façons de penser sans être persécutés par des personnes qui se sentent outragés par nos dires et qui réagissent par des actes impardonnables.

Vous rencontrerez des témoignages d'auteurs de notre époque comme Maxime Chattam, Tatiana de Rosnay, Katerine Pancol, ou encore ceux des écrivains de l'époque des Lumières comme Voltaire ou Diderot qui ont insufflé à la France cette envie de ne pas se laisser dicter nos mots sans avoir combattus, s'éloigner davantage de toute religion qu'on pourrait prendre comme la seule vérité.

Vous l'aurez compris, j'ai adoré ce recueil de témoignages qui fait l'éloge de la liberté, de la solidarité qu'on a pu apercevoir pendant cette marche constitué de plusieurs millions d'êtres humains, qui refusent la persécution et la peur. Ce livre n'est pas que pour les dessinateurs de Charlie Hebdo, mais rend aussi hommage à toutes les victimes qui ont perdu la vie à cause de cet événement tragique. Cette date restera dans les mémoires, une date qui nous montre à quel point le poids des mots est fort, plus fort que celui des armes, une date qui nous montre qu'il faut continuer à rire de tout et de soi-même, car quand on perd ce second degré, la vision du monde devient radicalement différente. 


"ils faisaient tous partie de la noble famille du rire assassin. Un rire terrible, un rire
 qui tronçonne, un rire qui canarde. Et c’est ce rire qu’on a canardé."
 
 
CONCLUSION 
Des témoignages qui m'ont extrêmement touché pour la
 plupart, qui sont forts de sens, certains grinçants, d'autres plus
 réservés ou plus fins. Une ode à la liberté de penser et
 d'expression, à l'égalité de chacun.
20/20
 
20/100

jeudi 11 décembre 2014

Deux petits pas sur le sable mouillé
 
Anne-Dauphine Julliand
J'ai Lu
2013
1ère édition : Mars 2011
250 pages
Témoignage




 
Le jour des deux ans de Thaïs, Anne-Dauphine Julliand apprend que sa fille est atteinte d'un mal incurable. Son récit bouleversant raconte le combat d'une famille et de son entourage, émouvant réseau solidaire, tous unis pour une cause magnifique: rendre les courtes années de Thaïs aussi belles que possible.








"Ses << je t'aime >> ne me manquent plus ; je ne les entends pas, mais je les sens, je les ressens." 
 
 
Après avoir lu ce témoignage, les mots s'envolent, s'éparpillent au loin, je ne sais pas comment vous exprimer ce que j'ai ressenti. De la tristesse, du réconfort, un sentiment de survie, de l'amour et surtout beaucoup d'espoir.

Anne-Dauphine et Loïc forment avec leurs deux enfants Gaspard et Thaïs une famille tout ce qui a de normal, jusqu'au jour où ils découvrent le pire : Thaïs est malade d'un mal incurable. Les médecins lui destinent 2 à 5 ans de plus sur cette terre. Ses parents sont effondrés. Peu à peu, cette petite fille de 2 ans va perdre ses sens, sa vie normale. Mais Thaïs est une petite fille forte, c'est sûrement la plus forte de son entourage pendant la maladie.

Ici, sa mère, Anne-Dauphine, nous dévoile des moments de sa vie de famille, qui sera à de nombreux moments bouleversée, éreintée, mais qui arrivera toujours à relever la tête. Elle s'unit, s'entraide et grâce à ça, cette famille arrive à survivre malgré les malheurs qu'elle rencontre. Ces personnes m'ont incroyablement touché. Cette mère qui veut être à chaque instant auprès de ses enfants, qui se sent responsable de tout, qui culpabilise, et qui va apprendre à vivre sans penser au lendemain, tout comme son mari. Gaspard, âgé seulement de 4 ans, est un garçon tellement touchant par son naturel et sa perspicacité. Et Thaïs, quelle force... Elle gardera son sourire jusqu'au bout.

Si vous n'avez pas envie d'un livre où vous risquez de pleurer, passez votre chemin, même si je vous dis ça à contre cœur. Au contraire, je le recommande vivement. C'est triste oui, ça touche à une enfant, mais il n'y a pas que la maladie, il y a l'amour que tout cela engendre, tout l'espoir d'un jour supplémentaire à vivre, la solidarité et l'apaisement auprès de la famille et des proches.

Tous les petits moments de bonheur sont pris, sont partagés avec tous les membres de la famille. Rien n'est caché aux enfants malgré leur jeune âge. Et j'ai adoré ça : l’honnêteté, la sincérité de ce récit. Merci Anne-Dauphine de nous avoir ouvert les portes de votre vie personnelle et de nous avoir expliqué que la vie peut être dure et les malheurs peuvent arriver les uns après les autres, mais ce sont les petits bonheurs de la vie auxquels il faut penser."


"C'est pas grave la mort. C'est triste, mais c'est pas grave."
 
 
CONCLUSION 
Un magnifique témoignage d'une force immense. Ces parents
 affrontent le pire pour leur fille et arrivent à avancer chaque
 jour davantage, grâce à leurs proches, enfants et l'espoir.
20/20