lundi 31 octobre 2016

Bilan beaucoup plus gros ce mois-ci ! Pas mal de lectures pour les cours, d'essais, etc... Mais j'ai pu lire au final 15 livres, et ça fait vraiment du bien de reprendre un bon rythme de lecture (en espérant réussir à le garder maintenant !)


Mon TOP  3 :
 
         
La nuit des temps, René Barjavel (chronique)
De la vieillesse, Cicéron (chronique)
Rhinocéros, Eugène Ionesco (chronique)



Mes lectures du mois :
     
Animale : Tambours dans la nuit tome 0, Victor Dixen (chronique)
Petits poèmes en prose, Charles Baudelaire (chronique)
Breathing : Ma raison d'espérer tome 2, Rebecca Donovan (chronique)



     
Les précieuses ridicules, Molière (chronique à venir)
Le malade imaginaire, Molière (chronique à venir)
Les femmes savantes, Molière (chronique à venir)
 

     
Nathan Drakes et l'éveil du Dragon blanc, Guillaume Houël (chronique)
Les règles de l'art, Pierre Bourdieu
La vie quotidienne au temps de Louis XIV, François Bluche


     
Classes laborieuses et classes dangereuses, Louis Chevalier
La sociologie de la littérature, Gisèle Sapiro
Bohème littéraire et Révolution, Robert Darnton



Mes acquisitions :
  
     



Mon prévisionnel :
     
Ayant un peu moins de livres de fac à lire, je vais pouvoir lire quelques livres qui sont dans ma Pal comme Rebecca Kean : Ancestral que j'ai hâte de lire pour découvrir la suite des aventures de cette héroïne dans cette ville infestée de créatures fantastiques. Je pensais avoir le temps ce mois-ci de lire Le trône de fer tome : Les dragons de Meereen mais ça sera finalement pour novembre ! Et le troisième livre que j'aimerais lire au cours de ce prochain mois est Hannibal. Ça fait maintenant un moment que j'ai lu les deux premiers livres de Thomas Harris et j'ai bien envie de retrouver Hannibal Lecter qui risque de me faire une nouvelle fois frissonner !



vendredi 28 octobre 2016

Rhinocéros
Allégorie des idéologies de masse, le rhinocéros, cruel et dévastateur, ne se
déplace qu'en groupe et gagne du terrain à une vitesse vertigineuse. Seul et
sans trop savoir pourquoi, Bérenger résiste à la mutation. Il résiste pour notre
plus grande délectation, car sa lutte désespérée donne lieu à des caricatures
savoureuses, à des variations de tons et de genres audacieuses et anti-
conformistes. La sclérose intellectuelle, l'incommunicabilité et la perversion
du langage engendrent des situations tellement tragiques qu'elles en
deviennent comiques, tellement grotesques qu'elles ne peuvent
être que dramatiques.





AVIS



"Moi, je n'ai pas d'ambition. Je me contente de ce que je suis."
 
 
Depuis que j'avais lu un extrait de Les Chaises au lycée, j'avais eu très envie de découvrir les œuvres de Ionesco. Et ayant lu la chronique de Ma toute petit culture sur Rhinocéros, il ne m'en a pas fallu davantage pour également lire cette pièce. Et je dois dire que je ne m'attendais pas réellement à ça, à ce sujet sous-entendu dans toute cette absurdité.

Jean et Bérenger se retrouvent au café un midi. L'un est méticuleux, ambitieux et sérieux, alors que l'autre se noie dans l'alcool face à une vie qui le dépasse. Alors que Jean essaie d'une manière violente de le réveiller un peu face à la vie qui l'entoure, les deux camarades et les autres personnages aperçoivent soudainement un rhinocéros. Puis un deuxième. Une sorte de panique naît alors à l'intérieur de chaque personnage, sauf chez Bérenger. Il est le seul à ne pas s'exclamer, à ne pas s'étonner de ce cas particulier. Vient alors le moment où celui-ci arrive au travail au milieu d'une discussion sur cette fameuse histoire, où chacun a son propre avis qui va finalement s'harmoniser au vu de la transformation de l'un de leur collègue. C'est alors qu'une épidémie s'égrène petit à petit dans la ville. Mais quel genre d'épidémie ?

À travers cette transformation en rhinocéros, Ionesco expose les dangers de l'idéologie et des actions du totalitarisme à l'aube de la Seconde Guerre mondiale. Il est vrai qu'au départ, ne m'étant pas réellement renseignée sur la pièce, je ne connaissais pas le cœur de l'ouvrage et donc n'avait pas compris que le dramaturge dénonçait la montée du totalitarisme. Néanmoins, on arrive peu à peu à le comprendre lors par exemple de la transformation de Jean ou de la longue conversation entre Bérenger et l'un de ses collègues au dernier acte. Ce qui est surprenant, c'est de découvrir quel personnage ne sera finalement pas "corrompu" à la fin de la pièce par ces idées qui peuvent au départ facilement séduire.

Cette pièce se laisse gagner évidemment par beaucoup d'absurde, principalement par l'intermédiaire des transformations en rhinocéros et par la précision descriptive de ces transformations. Malgré le premier dialogue du dernier acte que j'ai trouvé trop long, j'ai réussi à apprécier cette pièce par le ton qu'elle prend mélangée avec une dénonciation d'idées et de faits beaucoup plus catastrophiques sur le peuple français et étranger. En tout cas, je garde l'envie de découvrir davantage la bibliographie de Ionesco, avec la prochaine fois Les Chaises.


"Peut-on savoir où s'arrête le normal, où commence l'anormal ? Vous
pouvez définir ces notions, vous, normalité, anormalité ? Philosophiquement
et médicalement, personne n'a pu résoudre le problème."




CONCLUSION
Une pièce intelligente entre comédie par le style et
tragédie par le sujet. La montée du totalitarisme sur la
population française au XXème siècle est très bien
énoncée par ces transformations fantastiques. Cette
pièce permet également de réfléchir sur
l'endoctrinement de masse ou individuelle.

vendredi 21 octobre 2016



Petits poèmes en prose
Baudelaire n’achèvera jamais ce dernier recueil, où, à la fin de sa vie, il tente le
miracle d'une prose poétique, libre de toutes règles, adaptée << aux mouvements
de l'âme, aux ondulations de la rêverie, aux soubresauts de la conscience >>. Il
souhaitait l’intituler Le Spleen de Paris, de ce Paris dont l'âme raffinée et perverse
ne cesse de hanter son œuvre. De cette ville dont il connaît tous les secrets, tous
les poisons, toute la noire séduction.





AVIS
 
"Pendant quelques heures, nous possèderons le silence, sinon le repos. Enfin !
la tyrannie de la face humaine a disparu, et je ne souffrirai plus que par moi-même."
 
 
 Livre que presque tout le monde a du lire à l'école, Les Fleurs du mal est le recueil de poèmes le plus connu de Baudelaire. Mais cette chronique sera à propos d'un autre de ses recueils, Petits poèmes en prose, publié après la mort de l'auteur. Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre, n'ayant jamais expérimenté la prose poétique. Et si certains poèmes m'ont séduit, j'ai beaucoup moins aimé ce recueil comparé au plus réputé.

Baudelaire expose majoritairement son image de la capitale parisienne, entre foule et solitude, urbanisation et lieu de sérénité. Les poèmes purement romantiques comme Un hémisphère dans une chevelure où ceux opposant le silence au bruit assourdissant de la foule tels que Le Port ou Le Crépuscule du soir m'ont particulièrement plu. Je n'ai pas toujours réussi à comprendre le sens des mots de Baudelaire, soit parce que leur compréhension est propre à cette époque, soit qu'il fait référence à d'autres de ses œuvres qui me sont méconnues. Donc j'ai rarement ressenti un réel plaisir à cette lecture, n'arrivant pas à discerner l'observation du poète, ou ayant également du mal avec la forme poétique. Bizarrement, je me rends compte que je suis beaucoup plus à l'aise avec les poèmes versifiés qui sont plus ou moins codifiés et que je trouve plus agréables et beaux à lire ou à écouter.

Certains des poèmes m'ont alors paru parfois longs, plusieurs se ressemblant malgré la diversité des thèmes. Mais je prendrais plaisir à en relire certains, surtout L'Horloge et Enivrez-vous. Je pense relire rapidement Les Fleurs du mal afin de savoir si j'apprécie réellement la forme versifiée ou si j'ai du mal avec l'écriture de Baudelaire, ce qui me surprendrait.


"Tes cheveux contiennent tout un rêve, plein de voilures et de mâtures, ils
contiennent de grandes mers dont les moussons me portent vers de
charmants climats, où l'espace est plus beau et plus profond, où
l'atmosphère est parfumée par les fruits, par les feuilles et par la
peau humaine."




CONCLUSION
J'ai été désorientée et parfois lassée par la prose
poétique de tous les textes, préférant la poésie en vers.
Malgré ça, certains thèmes sont intéressants à découvrir
sous la belle plume de Baudelaire.

mercredi 19 octobre 2016

La Nuit des temps
L’Antarctique. À la tête d'une mission scientifique française, le professeur
Simon fore la glace depuis ce qui semble une éternité. Dans le grand désert
blanc, il n'y a rien ici, juste le froid, le vent, le silence.
Jusqu'à ce son, très faible. À plus de 900 mètres sous la glace, quelque chose
appelle. Dans l'euphorie générale, une expédition vers le centre de la Terre se
met en place.




AVIS 
 
"Nous savons au moins déjà une chose, c'est que l'homme est merveilleux, et
que les hommes sont pitoyables."
 



Il y a quelques années, j'avais été très agréablement surprise par Le Grand Secret, livre de science-fiction de l'auteur français René Barjavel. Je ne m'attendais pas à une histoire aussi captivante et aussi bien travaillée, ne connaissant absolument pas le travail de cet écrivain. Et après cette excellente lecture, j'ai attendu, je ne sais encore pourquoi, jusqu'à aujourd'hui pour lire un de ses livres les plus connus. Et si je m'attendais à aimer l'histoire malgré un début que je présageais peu immersif, j'ai encore pris une grosse claque avec cette fois-ci La Nuit des temps...

Un groupe de scientifiques de tous les horizons de la planète font des recherches sur la terre glacière de l'Antarctique. Leur travail et leur curiosité les amène à découvrir un phénomène inconnu de tous et surprenant, voire inimaginable, sous 900 mètres de glace. Ces chercheurs vont alors devoir informer les nations, ainsi que la population entière de leur découverte qui risque de bouleverser les certitudes sur notre monde. Avec le langage scientifique dès le début du roman, j'avais peur de ne pas facilement réussir à rentrer dans l'histoire, mais comme avec Le Grand Secret, Barjavel est parvenu sans que je m'en rende compte à me faire adhérer pleinement à son texte, le dévorant dès les vingt premières pages. Et après la divulgation de ce secret, << l'émotion dans le monde fut considérable>>, comme pour le lecteur qui est aux premières loges. Une sorte de solidarité humaine se crée en un instant grâce à ce projet révolutionnaire et incroyable qui se développe alors autour de cette découverte.



"Je voulais que le monde entier sût combien tu étais merveilleusement,
incroyablement, inimaginablement belle.
Te montrer à l’univers, le temps d’un éclair, puis m’enfermer avec toi,
seul, et te regarder pendant l’éternité."



Je ne vais pas vous dévoiler le noyau propre du roman, vous laissant le plaisir de le découvrir par vous-même, mais je peux vous dire les thèmes que Barjavel expose dans son univers et qui m'ont particulièrement plu et saisi. Comme dans Le Grand Secret, l'auteur manifeste une attirance certaine face au sujet de l’Éternité qu'il dévoile comme une figure de mystification, avec les secrets propres à sa nature qui ne pourraient être dévoilés aux êtres sensibles et matériels comme l'être humain. Le lecteur, tout comme les hommes (également les femmes, même si elles sont en moins grand nombre), est pénétré et capturé par cette beauté, beauté qui se dévoile par les descriptions de son image, et par l'écriture de l'auteur qui m'a particulièrement touché. D'autres réflexions importantes sont développées telles que la désacralisation de cette Éternité par l'intermédiaire de ses chercheurs. La science cherche à découvrir tous ses secrets, l'étudiant au microscope, et souhaitant alors la placer au fil du temps à la même échelle que l'être humain tout en gardant cette fascination première, car l'homme peut alors la toucher du doigt, l'envelopper de ses bras pour en faire sien.

Lors de la deuxième moitié du roman, Barjavel s'attelle à présenter une sorte d'utopie à travers une autre société, une autre civilisation qui peu à peu s'effondre à cause des envies individuelles des hommes liées au pouvoir, à la richesse et qui dévore selon l'auteur également notre monde actuel. Cette partie en Gondawa m'a un peu moins intéressée que le reste, jugeant quelques moments un peu trop longs malgré l'intérêt toujours présents de suivre Païkan et plus particulièrement Élia. Mais j'étais beaucoup plus affectée par les événements se passant en Antarctique, avec les chercheurs qui tentent de comprendre ce qui se trouve devant leurs yeux et de réussir à en ressortir le meilleur parti pour les besoins de l'humanité et de la découverte scientifique. J'ai été donc encore une fois bluffée par ce travail d'écriture, ce style recherché et poignant à la fois et par ces personnages dont certains sortent particulièrement du lot même si ce ne sont au final pas leur caractère individuel qui est le plus important, mais leur lien collectif. 


"Elle l’a quitté hier…, dit Simon. Le sommeil n’a pas de durée… Et pendant
la courte nuit, l’éternité s’est dressée entre eux."



CONCLUSION
Une nouvelle claque avec cet auteur réussissant une deuxième
 fois à me captiver grâce à cette histoire réaliste et
 extraordinaire à la fois.



AUTRE AVIS SUR CET AUTEUR
http://entournantlespages.blogspot.fr/2017/03/lenchanteur-rene-barjavel-qui-ne.html

mardi 18 octobre 2016

Nathan Drakes et l'Éveil du Dragon blanc
La vie d’un adolescent peut basculer en une soirée, surtout quand ce dernier est
obligé de décapiter avec une épée sa belle-mère monstrueuse qui cherche à les
dévorer lui et son père... Et il n’est pas facile de trouver sa place dans la société
quand on est le fils de la star internationale Daniel Drakes ! Pourtant, avec ses
quelques amis, il parvient à concilier ces deux aspects de sa personnalité. Du
moins, jusqu’à cette fameuse sortie scolaire qui voit son univers basculer…
Sa rencontre avec Vlad le Sanguinaire va changer à jamais son destin et
transformer sa vision même du monde. Entre attaques de lycans fous,
démone venimeuse et autres créatures sanguinaires, il rencontre Alizéa
Setalia et Jason Knightwalker, deux exorcistes dont la mission est de
protéger l’humanité contre tout ce qui pourrait la menacer. Et
Nathan pourrait bien déclencher l'Apocalypse...
 
 
 
AVIS
 
 
Je n'aime pas descendre un livre, encore moins quand il fait l'objet d'un partenariat. Librinova m'a gentiment proposé pour une troisième fois un partenariat que j'ai accepté, mais qui n'a pas été du tout à mon goût. Malheureusement, je ne trouve presque aucune qualité à ce texte qui a été dur à lire jusqu'au bout. Mais c'est le jeu, parfois on tombe sur de réelles pépites en auto-édition, à d'autres moments on peut être complètement déçu...

Nathan est un jeune lycéen qui va bientôt découvrir, à la suite de l'enlèvement de son père, l'acteur Daniel Drakes, sa véritable identité. Alors qu'il était un simple adolescent s'opposant à toutes formes d'autorité, il va se révéler être une arme redoutable que de multiples créatures fantastiques veulent s'approprier. Mais avec l'aide de ses nouveaux amis Alizéa et Jason, faisant partie d'une des colonies des exorcistes, il va tenter de libérer son père des griffes de Satan. Le seule point positif que je pourrais trouver à ce livre est bien le choix de l'auteur d'intégrer une multitude de créatures fantastiques. Entre exorcistes, anges, lycans, cyclopes, etc... Guillaume Houël avait de quoi faire pour produire un récit approfondi et intéressant avec les origines de ces êtres et leurs liens avec le monde terrestre, et qui puisse se démarquer quelque peu des autres livres du genre. Malheureusement, ce n'est absolument pas le cas. J'avais l'impression de lire un roman fantastique lambda sans vraiment d'originalité.

Dès le début, j'ai eu beaucoup de mal avec l'écriture trop simpliste et parfois tout simplement mauvaise. Le personnage principal qui parle directement au lecteur, c'est une des choses que que je déteste le plus dans la narration, et s'il ne le fait pas systématiquement, il le fait assez souvent pour que je puisse le souligner. Pour ce qui est du narrateur en lui-même, il n'a réussi qu'à m'exaspérer davantage. Avec cette attitude trop confiante et un ego tel que le sien, je n'ai pas réussi à comprendre comment l'auteur a pu croire que son personnage pourrait être cohérent dans des situations où un jeune garçon étranger à tous ces phénomènes aurait du être complètement désarmé. Non, il réussit toujours à garder le dessus, à ne pas paniquer, à faire les bons choix. La facilité qui concerne les personnages est aussi présente au niveau de l'intrigue. Pas mal de péripéties résolues trop facilement qui rendent le tout beaucoup trop enfantin.

Ce dernier problème est accentué encore par les personnages. Les alliés de Nathan, tels qu'Alizéa et Jason, n'ont pas réussi à m'attendrir car même si on en apprend davantage sur eux, ils restent beaucoup trop lisses et creux. Pour ce qui est des méchants, par leur manière de parler et de réagir face à Nathan, ils ne réussissent pas à être convaincants, devenant même parfois complètement ridicules. J'avais l'impression que tous les protagonistes avaient 14-15 ans, même les sbires de Satan, et qu'ils se battaient et se répondaient comme dans une cour d'école. Bref, je ne vais pas continuer sur cette voie, je pense que j'en ai dit assez pour que vous puissiez tous vous faire une idée. Ça aura été une mauvaise lecture, mais peut-être qu'il peut plaire à un public beaucoup plus jeune qui se prend beaucoup moins la tête que moi et qui accepte de ne pas trop en demander au niveau des personnages et de l'intrigue en elle-même.
 
 
 
CONCLUSION
Un livre que je qualifierai vraiment de jeunesse, qui
aurait pu se montrer original avec la présence de
diverses créatures fantastiques, mais qui n'a pas réussit
à sortir du lot et à me convaincre. Les personnages et la
facilité constante dans l'avancée de l'intrigue n'aura pas
aidé à améliorer ma lecture, au contraire.

mercredi 12 octobre 2016

De la vieillesse
Lorsqu'il écrit le Cato Maior, au début de l'an -44, l'heure où la République
agonisante s'apprête à succomber sous les dagues des assassins de César,
Cicéron éprouve cruellement le poids des ans (il a soixante-deux ans).
Il imagine un court dialogue philosophique qu'il situe à l'époque de Rome,
en -150. Les jeunes Scipion Émilien et Laelius prennent du vieux et toujours
vigoureux Caton (quatre-vingt-quatre ans) une leçon de vie. Les réflexions
prêtées à l'ancien censeur de -184 agissent sur l'auteur de ce traité Sur la
vieillesse comme un élixir de jouvence et une consolation dans ses malheurs
personnels et ses déceptions politiques.
Des propos forts et clairs, à l'image du caractère bien trempé du personnage
principal pour conjurer la peur de vieillir.





AVIS 
 
 
"Ceux qui n'ont en eux-mêmes aucune ressource pour mener une vie bonne
et heureuse trouvent tout âge pesant."
 
 
Au début, comme d'autres de mes lectures pour la fac, je ne comptais pas en faire une chronique. De la vieillesse étant un traité philosophique, je n'étais pas sûre qu'il puisse intéresser beaucoup de gens, y compris moi. Je m'attendais, voire craignais, une lecture laborieuse et lente de ce texte de l'Antiquité. Mais à ma plus grande surprise, ce traité est très fluide, suivant un plan pré-établi et intéressant sur l'idée de vieillesse dans la Rome antique.

Cicéron, qui prend alors pleinement conscience de son âge avancé, a l'idée en empruntant une figure importante de l'histoire telle que Caton l'Ancien, auteur des Origines, œuvre considérable où il raconte l'histoire de Rome depuis sa fondation, d'énoncer les avantages de la vieillesse. Celle-ci peut ne pas être perçue comme entièrement assommante et monotone mais comme un regain intellectuel et savant. Caton va alors construire son discours adressé à Scipion et Laelius, deux jeunes homme pleins d'éloges pour le vieillard, en plusieurs parties, qui correspondent à des réfutations liées à des préjugés généraux : le déclin de l'activité (politique, intellectuelle, agricole et éducative), le déclin de la vigueur, la perte des plaisirs physiques, et l'approche de la mort.
 
 
"ce n'est pas la vigueur, l'agilité ou la rapidité corporelles que s’exécutent les
grandes actions, c'est par la sagesse, l'autorité et la valeur des avis ; or,
loin d'en être privée, la vieillesse en a généralement davantage."
 
 
Tout son plaidoyer va avoir comme but de discréditer ces idées reçues en présentant les joies liées à cet état de vie en prenant en exemple des intellectuels, littéraires et militaires comme Platon, Xénophon, Socrate,etc ... et également sa propre personne. Il va alors exposer la prolongation de l'esprit toujours en alerte à des âges avancés, la fonction éducative que les anciens possèdent face au jeunes nobles en pleine apprentissage, les dangers des plaisirs charnels et physiques face aux plaisirs intellectuels qui engendrent le prestige de l'être, etc... Il présente aussi la nécessité de se préparer à l'approche de la mort, ne pas la mépriser pour ne pas en avoir peur, l'immortalité de l'âme qui quitte à la mort le corps matériel pour rencontrer un nouvel état sans elle-même mourir. Nombreuses de ces pistes sont très intéressantes à étudier et possèdent un enseignement fascinant de la part de Cicéron. Seul le trop long paragraphe à mon goût sur l'immortalité de l'âme m'a quelque peu ennuyée mais à part cette infime partie, je peux dire que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce traité. On se rend alors compte que l'on peut encore apprendre beaucoup de choses de textes vieux de deux millénaires et qu'ils peuvent se montrer indémodables au fil du temps.
 
 
"Le fruit de la vieillesse, c'est, comme je l'ai dit plusieurs fois, d'avoir
souvenir et jouissance de biens acquis auparavant."
 
 
 
CONCLUSION
Un traité philosophique très intéressant et enrichissant
sur la vieillesse dans la Rome antique et sur la vieillesse
en général, s'appuyant sur des auteurs et livres
importants de l'Histoire.

mardi 11 octobre 2016


Animale : Tambours dans la nuit tome 0
Toutes les histoires ont un côté obscur…
Toutes les légendes renferment une vérité cachée…
Et si le conte le plus innocent dissimulait l’histoire d’amour la plus terrifiante ?
 
 
AVIS
 
 
"À tout moment , le sifflement des boulets me rappelait que la mort était prête à
me cueillir. Je ne percevais rien autour de moi, et pourtant, pour la première
fois, je regardais la guerre en face."
 
 
 Après avoir longtemps hésité et lu la chronique de ce prélude et du premier tome du blog Les lectures de Marinette qui m'a décidé, j'ai voulu découvrir la réécriture de conte de Victor Dixen, conte qu'en plus je ne connais pas réellement. Ce prélude d'une soixantaine pages ne nous donne pas beaucoup d'informations sur cette nouvelle Boucle d'or mais il réussi à être intéressant par son cadre et son époque.

Pierre Valandrin fait partie de l'armée française de Napoléon qui va envahir la Russie. Sur cette terre inhospitalière, le soldat va découvrir les horreurs de la guerre et de la nature humaine. Recherchant des combattants ennemis après la fin d'un combat, il va également se laisser amadouer par une jeune fille blonde inconnue et seulement accompagnée de sa vachette près d'une grange, et ne va donc pas la dénoncer. Il repart alors sans avoir le moindre espoir de retrouver cette inconnue qui peuple depuis lors chacune de ses pensées. Pierre accompagné de son camarade Paulin retourne donc vers les champs de bataille mais avec une toute autre conscience de la guerre dont il prend part. Il n'espère jamais pouvoir retourner chez lui et ne comprend alors plus vraiment le but de servir aveuglement les troupes napoléoniennes. Et c'est alors qu'il va se poser de plus en plus de questions sur ces mystérieux joueurs de tambour.

Victor Dixen réussit dès le début à immerger le lecteur dans cet été russe de 1812, en décrivant l'hostilité des russes face à l'envahisseur, le silence de ces habitants face à la cacophonie des canons et des batailles françaises. Pierre, tout juste âgé de dix huit ans, arrive rapidement à nous émouvoir face à ses premiers combats. Sa rencontre avec Ioula se révèle presque mystique et on espère des retrouvailles à la hauteur de ce premier contact. Donc même si j'ai l'impression que cette nouvelle ne m'a pas beaucoup renseignée sur la saga Animale, j'espère que celle-ci se passera à la même époque et dans le même cadre géographique que j'ai apprécié découvrir ici.
 
 
"Lorsqu’un homme s’éteint, c’est l’humanité entière qui s’appauvrit - c’était
maintenant seulement que je le comprenais."
 
 
 
CONCLUSION
Un prélude qui j'ai l'impression n'apporte pas beaucoup
de choses à la saga originale mais qui reste intéressant
par la découverte d'une Russie fragile face aux français
du XIXème siècle.

samedi 8 octobre 2016

Breathing : Ma raison d'espérer tome 2
Emma commence doucement à réapprendre à vivre aux côtés d'Evan et de Sara.
Hantée par des cauchemars terribles, elle décide de donner une seconde chance
à sa mère, qui l'a abandonnée, espérant trouver un sens à sa souffrance. Mais elle
doit aussi affronter le regard des autres : ceux qui s'en veulent de ne pas l'avoir
soutenue, ceux qui la jugent mais aussi ceux qui, surgissant de son passé, ont
encore bien des révélations à faire sur sa vie d'avant…



AVIS 


"J’ai passé ma vie à me projeter dans un futur qui n’est toujours pas là et
à fuir un passé qui me rattrapait sans cesse. Je ne me souviens pas d’avoir
une seule fois pris le temps de m’arrêter pour me concentrer sur
l’instant présent."
 


Ma lecture de Ma raison de vivre avait été plutôt bonne même si je n'avais pas été aussi enthousiaste que beaucoup d'autres. À part l'histoire familiale conflictuelle d'Emma, je n'avais rien soulignée de vraiment original, que ce soit son histoire avec Evan ou les décisions qu'elle prend. Le problème, c'est que Ma raison d'espérer m'a été beaucoup trop prévisible pour que je prenne un réel plaisir à le lire, contrairement au premier. Et au delà de cela, je n'ai pas du tout aimé le chemin que l'auteur nous fait prendre dans ce second tome.

Après le tragique événement entre Emma et sa tante à la fin du premier tome, l'adolescente souhaite renouer avec ses origines et décide alors d'aller vivre chez sa mère qui l'avait abandonné enfant et qui semble être très lunatique et prisonnière de son passé. Dès le mini retour de Rachel dans le premier tome, je souhaitais en découvrir davantage sur cette relation mère-fille devenue alors inexistante. Beaucoup de non-dits et de mensonges vont provoquer des conflits au sein de cette maison surtout depuis l'arrivée du petit ami de Rachel, Jonathan. Et le problème, c'est que l'auteur est beaucoup trop transparente dès ce moment. Au bout des 80/100 premières pages, j'ai su comment aller se dérouler l'intrigue. Ce n'est pas forcément que j'ai un instinct très développé mais on voit arriver les choses de très loin. Et comme en plus je n'ai pas aimé le traitement que Rebecca Donovan fait sur ses personnages et les relations qu'elle crée entre eux, ma lecture a été parfois laborieuse.

L'autre problème est qu'Emma répète sans cesse les mêmes erreurs que dans le premier tome. Les lecteurs pensaient alors qu'elle avait compris mais malheureusement, elle continue à adopter le silence pour ensuite se morfondre. Evan a été encore une fois, et même davantage, mis au second plan, complètement en retrait face aux sentiments et problèmes d'Emma, au bon profit de Jonathan. Ce n'est pas que je l'apprécie plus qu'un autre personnage, mais pour le moment l'auteur ne lui offre la possibilité que d'être une idée caricaturale du garçon sublime, très ou trop gentil, prêt à défendre sa copine coûte que coûte sans trop la brusquer et lui en vouloir de ses agissements. J'aurais apprécier qu'il soit davantage développé, que toutes ses pensées ne soient pas uniquement tournées vers Emma mais également vers son développement personnel. Par contre, je remarque que Sara a été beaucoup plus présente, ce qui m'a beaucoup plu. Ce personnage solaire et sans langue de bois me plaît bien et offre un parfait contraste avec le caractère d'Emma. Donc même si je me plains du traitement fait sur Evan, j'ai été néanmoins contente que l'histoire prenne en compte de nouveaux personnes, spécialement la mère d'Emma.

C'est vrai que ce second tome, comparé au premier, a été une déception par la répétition des actions d'Emma, de ses lamentations alors qu'elle pourrait d'elle-même faire bouger les choses, et de l'intrigue prévisible et qui n'a pas été à mon goût. Mais je crois que le pire réside à la toute fin de ce livre. Je pense que ça doit être dur de faire plus mélodramatique que ce final qui m'a alors exaspéré. Exaspéré parce que je ne comprend toujours pas le choix d'Emma et que surtout, j'ai l'impression de n'avoir pas besoin de lire le dernier tome pour savoir la manière dont il va se dérouler. Ça a l'air clair comme de l'eau de roche, et il va falloir un moment avant que j'ai envie de le sortir de ma PAL.
 


"- Mais qu'est ce qui t'arrive ? a-t-elle crié. Tu crois que quelqu'un va te
tuer ou quoi ?
Puis elle a claqué la porte et disparu dans sa chambre.
Je suis restée figée, les yeux rivés sur la porte.
- Mais quelqu'un me tue, ai-je murmuré. Chaque fois que je ferme les yeux."




CONCLUSION
Un tome que je désignerais de transition, qui m'a plu par
certains côtés mais qui malheureusement a été parfois trop
laborieux par sa prévisibilité et le traitement des relations
entre les personnages pour que je prenne un réel plaisir à
ma lecture.



AUTRE AVIS SUR CETTE SAGA