vendredi 27 janvier 2017

Lais féeriques des XIIe et XIIIe siècles
Après avoir été une composition musicale exécutée sur la harpe ou la rote, le lai est
 devenu un genre narratif, un court poème relatant une aventure, un événement extraordinaire.
 On connaît bien les lais de Marie de France. Ceux de notre volume s'inscrivent dans la
 même lignée. Ils appartiennent à un monde de sortilèges - les êtres et les choses y sont
 libérés des lois naturelles, l'insolite fait irruption à chaque instant, les amours sont
 improvisées mais presque toujours durables, le malheur et la religion n'ont pas droit
 de cité. Cet espace mythique, lieu d'apparitions, de métamorphoses et d'enlèvements,
 privilégie le merveilleux plus que le fantastique. En ouvrant la porte à l'imagination
 il nous offre le plaisir sans prix du dépaysement.

AVIS

Premier livre lu en 2017 et nouveau genre littéraire découvert : les lais. Peut-être que certain(e)s vont les associer à Marie de France, une des auteurs les plus prolifiques dans ce genre. Mais pour commencer, qu'est-ce donc qu'un lai ? Apparu au XIIème siècle, le lai est un poème soit narré, soit chanté. Il laisse place à ce qu'on appelle la « matière de Bretagne », comme celle de France ou de Rome, qui désignent l'ensemble des légendes et histoires médiévales issues de ces terres, notamment les légendes arthuriennes. Il est alors le plus souvent question d'histoires d'amours ou d'aventures chevaleresques. Nous avons affaire dans ce recueil à une douzaine de brefs récits qui laissent place chacun à leur manière, même si plusieurs se ressemblent, à la merveille. La merveille au sens de magie, d'êtres féeriques qui viennent chambouler la vie du héros, chevalier courtois très en vogue dans les légendes à cette époque. Dans la même veine que les lais de Marie de France, ceux-ci représente l'extraordinaire au côté de personnages fidèles à leur roi, ce qui va souvent leur apporter des malheurs avant de rencontrer la merveille qui se matérialise le plus souvent en une femme de la nature, une étrangère vivant dans un autre monde. 

Il est vrai que les trois ou quatre premiers lais se ressemblent beaucoup trop. Alors que les différents chevaliers, héros de leurs récits, ont des particularités distinctes, la situation initiale et l'élément perturbateur sont beaucoup trop semblables. Ici, la reine est toujours celle blessée par le refus du chevalier de partager sa couche et qui va alors se venger en lui apportant le déshonneur ou la mort. Une ou deux fois, c'est intéressant, mais davantage, ça fait réfléchir sur la place de la femme dans ces récits ! Elle est toujours perçue comme un objet de tentation dont l'homme doit se méfier afin de ne pas pêcher, ce qui lui refuserait les portes de l'au-delà. Elle est ici alors soit représentée en capricieuse qui tente par tous ces atouts d'obtenir ce qu'elle veut, soit en cette créature enchanteresse et inconnue qui débarque dans la vie du héros lorsqu'il s'y attends le moins. Ces femmes de la nature vont alors se laisser appartenir par ces hommes tout en y ajoutant des conditions, des promesses qui ne doivent jamais être défaites, faute de ne jamais plus goûter à la beauté de leur vue. Mais les lais suivants se détachent heureusement de ce schéma narratif redondant et réussissent à incarner leur propre histoire. Certaines m'ont plus intéressé que d'autres comme le lai de Tydorel qui ne peut pas dormir, et celui de Tyolet qui est fasciné pas les chevaliers-bêtes. J'ai eu l'impression de passer un moment trop court avec ces histoires, comme un moment trop long avec d'autres qui m'ont plutôt ennuyé. J'ai apprécié retrouver certaines fois des personnages célèbres de la littérature chevaleresque tel qu'Arthur et ses alliés, que j'avais apprécié découvrir dans d'autres livres médiévaux comme La Quête du Saint Graal ou Romans de la table ronde.



CONCLUSION
Je suis plutôt partagée par ce recueil, appréciant la forme
 stylistique du lai, mais n'appréciant la répétition et la
 ressemblance flagrante entre certains de ces poèmes.

6 commentaires:

  1. Je ne pense pas que ça me plairait mais merci pour ta chronique :)

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    1. Je peux comprendre que a ne peut pas plaire à tout le monde. Moi j'ai du le lire pour un cours, ou sinon je ne pense pas me tourner vers ce recueil.

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  2. Je passe pour le moment, mais peut-être à lire un jour prochain quand même ;) !

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  3. Je ne sais pas si j'apprécierai ce type de lecture.
    Mais il faut tenter pour savoir :)
    Merci de ton avis.
    Bon dimanche

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    1. Ce n'est pas une lecture habituelle mais appréciable justement par la rareté du genre, sauf pour ceux très adeptes des livres médiévaux. J'espère que tu apprécieras si tu te lances :)

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