Lucrèce Borgia
Folio, Théâtre
Novembre 2007
1ère parution : Février 1833
254 pages
Théâtre
Indifférente à la haine de l'Italie entière, Lucrèce Borgia parade au carnaval de Venise. Qui pourrait inquiéter cette femme de pouvoir qui baigne dans l'adultère, l'inceste et le crime ? Elle a peur cependant, et tremble. pour un simple capitaine qu'elle cherche parmi la foule. Il se nomme Gennaro. Il est amoureux d'elle, lui qui tient les Borgia en aversion et insulte leur blason. Or Gennaro n'est autre que son fils, né de ses amours incestueuses avec son propre frère, et le jeune homme ignore tout de son passé et de ses origines. Lucrèce est un monstre, mais aussi une femme et une mère. Comment protéger son enfant, comment le soustraire à la fureur d'un mari qui le croit son amant ? En 1833, ce mélodrame tragique surpasse tous les triomphes de Victor Hugo.
"Il serait beau, s'il n'avait pas les yeux fermés.
Un visage sans yeux, c'est un palais sans fenêtres."
Depuis le temps que je voulais découvrir cette pièce de théâtre, je me suis enfin lancée. Victor Hugo étant le maître de la littérature romantique, je ne pouvais pas me contentais de lire Notre Dame de Paris, un chef-d’œuvre. Et avant de m'atteler à des briques comme L'homme qui rit ou encore Les Misérables, j'ai voulu découvrir l'auteur dans un autre genre et plus abordable. Cette pièce m'a particulièrement plu et j'en ai été plutôt surprise.
Lucrèce Borgia est issue d'une des familles les plus puissantes et mal réputées de l'Italie. Affaire d'adultère, d'inceste, de meurtres grâce à de multiples sortes de poisons, de trahison, etc... On peut alors comprendre Gennaro, un capitaine, qui ne montre que répugnance face à cette femme de pouvoir. Mais cet homme orphelin qui voue un amour inconditionnel pour une mère qu'il n'a jamais connu va découvrir un pan de son passé grâce à Lucrèce. Malheureusement, cette révélation est parsemée de pièges entre le mari jaloux de Lucrèce, le bras droit de celle-ci et tous ceux qui aimeraient faire du tort à cette femme qui a l'air de témoigner un peu trop de tendresse à ce jeune homme.
J'ai été transportée dans cette Venise et cette Florence auprès de personnages très intéressants et qui recèlent chacun de intérêts différents. La relation conflictuelle entre Lucrèce et Gennaro est très intrigante et on attend avec impatience le ressenti du capitaine face à la révélation qui va lui être donné... sauf qu'on ne verra pas ce qu'il en pense (même si on s'en doute) et c'est bien le seul bémol que je trouve à cette pièce. La fin se montre réellement tragique, ce qui colle néanmoins très bien à l'ensemble de l'oeuvre.
Lucrèce Borgia est un personnage captivant. Tiraillée entre son passé de méfaits, elle pense pouvoir se racheter auprès de Gennaro, lui prouver qu'elle peut devenir une femme meilleure. Une femme qui n'a pas besoin de terrasser tous ceux qu'elles perçoit comme des ennemis pour avancer. Malheureusement, ses mauvaises habitudes et sa nature ont l'air de ne pas vouloir disparaître et la mettent dans des situations délicates entre tuer ses rivaux et sauver son capitaine.
"GUBETTA
J'ai encore un conseil à vous donner ; c'est de ne point
vous démasquer, on pourrait vous reconnaître.
DONA LUCREZIA
Et que m'importe ? S'ils ne savent pas qui je suis, je n'ai
rien à craindre ; s'ils savent qui je suis, c'est à eux d'avoir
peur."
CONCLUSION
vous démasquer, on pourrait vous reconnaître.
DONA LUCREZIA
Et que m'importe ? S'ils ne savent pas qui je suis, je n'ai
rien à craindre ; s'ils savent qui je suis, c'est à eux d'avoir
peur."
CONCLUSION
Une très belle pièce qui met en scène un personnage de pouvoir
tiraillé entre son amour pour Gennaro et le besoin de faire
valoir sa puissance par tous les moyens. À lire !
18/20
AUTRES AVIS SUR CET AUTEUR
18/20
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