samedi 30 juillet 2016


Crime et châtiment volume 1
A Saint-Pétersbourg, en 1865, Raskolnikov, un jeune noble sombre et altier,
renfermé mais aussi généreux, a interrompu ses études faute d'argent.
Endetté auprès de sa logeuse qui lui loue une étroite mansarde, il se
sent écrasé par sa pauvreté. Mais il se croit aussi appelé à un grand avenir
et, dédaigneux de la loi morale, se pense fondé à commettre un
crime : ce qu'il va faire bientôt - de manière crapuleuse. Un témoin de
la misère, de l'alcoolisme et de la prostitution que l'auteur décrit sans
voiles, un criminel aussi qui ne sait trop pourquoi il l'est devenu, tant
les raisons qu'il s'invente pour agir sont contradictoires.




AVIS


"Tous les hommes sont divisés en êtres "ordinaires" et "extraordinaires".
Les hommes ordinaires doivent vivre dans l’obéissance et n’ont pas le
droit de transgresser la loi, attendu qu’ils sont ordinaires. Les individus
extraordinaires, eux, ont le droit de commettre tous les crimes et de
violer toutes les lois pour cette raison qu’ils sont extraordinaires !"


Que d'attentes au début de ma lecture ! Après avoir adoré Les Carnets du sous-sol et La Douce, une des ses nombreuses nouvelles, j'ai voulu découvrir une des œuvres les plus connues et les plus denses de Dostoïevski. Et si au début de ma lecture, j'ai grandement apprécié l'atmosphère, c'est malheureusement vite retombé comme un soufflet.

Raskolnikov est un ancien étudiant qui vient de démissionner de son travail d'enseignant. Bientôt endetté et pleinement dans la pauvreté, il va rapidement plonger dans une spirale où toute loi morale et justice n'a plus aucun poids sur lui. Il va alors préparer le meurtre de sa logeuse, une vieille femme haineuse et violente. Mais après ce crime, Raskolnikov se rend compte qu'il est loin de guérir de son mal-être et qui va encore davantage tomber dans un enfer psychologique où il ne réussira pas à sortir. Depuis, il n'est obnubilé que par l'enquête sur ce meurtre, manquant quelques fois de se faire démasquer. Entre crises de folie et peur de se faire prendre, Raskolnikov paraît de plus en plus fou pour ses proches qui tentent de l'aider sans connaître le mal qui le ronge.

L'auteur s'attelle dès le début de son récit à créer une atmosphère étouffante gorgée de saleté, de puanteur, d'alcools. Il réussit parfaitement à immerger et à étouffer son lectorat dans cette crasse ambiante où vit Raskolnikov. Mais si j'ai d'abord grandement apprécié ce réalisme étonnant, j'en ai vite été écœurée. Et le personnage principal ne m'a pas aidé pour rester accrochée au récit. On pourrait le prendre en pitié face à l'environnement dans lequel il évolue mais il tellement détestable que vous ravalez rapidement votre pitié ou votre compassion. J'ai retrouvé en lui beaucoup du narrateur dans Les Carnets du sous-sol : introverti, égoïste, condescendant, méprisant. Mais contrairement à celui enfermé dans son sous-sol intérieur que j'avais aimé déterrer, Raskolnikov n'a réussi qu'à m’écœurer et à me lasser. Je pensais découvrir un personnage déchiré par le crime qu'il a commit, en pleine rédemption. Au lieu de cela, celui-ci ne pense qu'à sa fuite, d'abord mentale, se croyant supérieur aux autres hommes et ayant le droit de commettre un crime tel que le meurtre barbare qu'il a perpétré. Après avoir lu les deux cent premières pages, il a fallu que j'alterne ce livre avec d'autres pour réussir enfin à le finir. Néanmoins, même si ce livre a été une déception, je pense lire le second volume qui, par son résumé, semble être davantage à mon goût, m'étant enfin en avant la relation entre Raskolnikov et Sofia. 



"est-ce que des milliers de bonnes actions ne pourraient pas effacer un
seul petit crime de rien du tout ? Pour une seule vie – des milliers de
vies sauvées de la pourriture et de la décomposition. [...] Et qu'est-ce
qu'elle peut valoir, sur la balance commune, la vie de cette petite vieille
phtisique, stupide, haineuse ? Pas plus que la vie d'un pou, d'un cancrelat,
et, même ça, elle ne le vaut pas, parce que la petite vieille, elle est nuisible."




CONCLUSION
Après avoir adoré le style de l'auteur dans d'autres de ses
 œuvres, j'ai eu l'impression d'être prise à mon propre jeu ou
 que l'auteur était allé trop loin ici. Le personnage m'a paru
 trop détestable et l'atmosphère au final trop pesante pour
 passer un agréable moment de lecture.


AUTRES AVIS SUR CET AUTEUR
http://entournantlespages.blogspot.fr/2015/10/les-carnets-du-sous-sol-fedor.html     http://entournantlespages.blogspot.fr/2016/03/figurez-vous-un-mari-dont-la-femme-une.html

6 commentaires:

  1. Si un jour je me mets à Dostoïevski, je ne commencerai certainement pas avec celui-là... Je ne pense pas que j'arriverais à prendre dur plaisir à ma lecture si le personnage est comme tu le dépeints. Dommage pour ta déception. :/

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    1. Après d'agréables lectures avec cet auteur, c’est vrai que je suis assez déçue par ce livre-ci. Certes, les personnages dans ses autres romans ne sont pas reluisants, mais j'arrivais à ressentir de l'empathie pour eux, contrairement à ce personnage dans Crime et châtiment.
      Alors oui, je te recommanderais de commencer par ses nouvelles, tu as le choix. Tu découvriras son style et ça te donnera peut-être envie de le découvrir dans un genre plus long par la suite.

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  2. Ce livre ne me tente pas du tout... Déjà que j'ai du mal avec le réalisme d'Emile Zola, là ça a l'air encore pire, donc je pense attendre trèèèès longtemps avant de le lire. En revanche, les deux autres oeuvres que tu as lu de lui m'intriguent, alors je vais aller voir tes chroniques. :)

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    1. Ce n'est pas vraiment le même style que Zola vu le contraste entre les cultures. Dostoïevski s'attache moins aux descriptions naturalistes et belles de son pays comme Zola mais à rendre compte, sans de longues descriptions et fioritures, de l'état, de son point du vue, désastreux de la Russie à son époque, gangrenée par la pauvreté dans cette partie de la ville de St Pétersbourg.
      Mais pour commencer, je te recommande les deux autres œuvres que j'ai lu de cet auteur :)

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  3. Oh, c'est dommage, moi je l'ai dévoré et adoré ! Mais c'était il y a très longtemps, j'étais bien en phase avec l'atmosphère. Et quel style !

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    1. Je n'enlève rien au style que j'adore, et c’est grâce à ça que j'ai pu le lire en entier. L’atmosphère m'a trop pesé et au moins, je vois que Dostoïevski a un réel talent pour immerger son lecteur dans ses récits. Peut-être que le deuxième volume me plaira davantage :)

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