jeudi 22 octobre 2015

La théorie du papillon
Vincent Martorell
Gunten
Juin 2013
230 pages
Contemporain



Alice et Gabrielle, qui ne se sont pas adressées la parole depuis dix-sept ans, se retrouvent pour les obsèques de leur mère dans un petit village des Baux-de-Provence. Au moment du partage des biens, le notaire de la famille leur confie un étrange coffret en bois. À l'intérieur, quatre cahiers écrits à la main révèlent le journal intime de Geneviève Lamarthe.

Au fil des pages, le voile va se lever sur un secret de famille vieux de plus de soixante-dix ans. Au-delà de la repentance et de la difficulté du pardon, une question demeure : jusqu'où serions-nous capables d'aller pour rester en vie ?






"Combien de temps le jeu va-t-il durer ? Combien de temps avant qu’une
 balle traverse ma nuque ou déchiquette ma poitrine ? Qui donnera l’ordre de nous tuer ?"


Alice et Gabrielle ne se sont pas vu depuis dix-sept ans. Deux soeurs enfin réunies par la mort de leur mère Geneviève qui n'a pas toujours été tendre avec ses deux filles. L'une l'a prise pour modèle, l'autre s'est toujours sentie étrangère à cette femme froide et imposante. Mais à sa mort, Geneviève leur laisse quatre carnets qui va révéler aux deux femmes le secret d'une vie. Alice et Gabrielle vont alors découvrir une toute autre facette de leur mère qui leur est complètement inconnue. 

La première partie du roman présente cette famille avec notamment Alice, l'aînée plutôt réservée, contrôlant les moindres faits de sa vie à l'instar de sa mère, et Gabrielle, la soeur extravagante, artiste et qui n'accepte pas les carcans que sa mère veut lui imposer. La comparaison entre ces deux femmes est importante et utile dans le récit, chacune réagissant de manière différente aux aléas de la vie et à la découverte de ce lourd secret.


"Le cadavre de cette malheureuse est collé à moi, comme aux autres. La mort
 est sur nous, partout, guettant nos moindres faiblesses."


La deuxième partie amène à l'histoire de Geneviève qui se révèle être une personne complètement différente face au début du récit. Le choc se fait pour les personnages et le lecteur, amenant à davantage de compréhension auprès de ce personnage qui au départ n'est pas très accueillant. Geneviève va raconter dans ces carnets sa jeunesse qui a été imprégnée par la mort, la fuite et le mensonge. Un mensonge qu'elle va garder toute sa vie et qu'elle va dévoiler seulement après son décès. Ses filles vont voir alors leur vie changer, comme leur futur et leurs origines. Ce secret, qui peut ressembler à un fardeau pour elles, va déterminer le destin de leur famille. Vivre dans le passé ou avancer sans ébruiter la vie sulfureuse de leur mère.

On ressent parfaitement la détresse de cette jeune femme, se laissant entraîner par son histoire et ses choix. On peut se demander si nos décisions auraient correspondu aux siennes, et donc nous font réfléchir. Ce secret renferme une part lourde de l'Histoire et amène à un jugement compliqué pour ceux qui n'ont pas vécu à cette époque précise. Par contre je n'arrive pas vraiment à comprendre pourquoi Geneviève choisit ce moyen pour révéler ce secret et n'essaye pas de son vivant de se rapprocher une dernière fois de ses filles. 


"Alice pense à ses enfants, Gabrielle à l’homme de sa vie, que dire ?
Avouer quoi ?
Avouer à qui ?
Ici elles le peuvent, mais de retour en France, qui comprendrait ?"




CONCLUSION
Un récit agréable à lire sur l'histoire d'une vie douloureuse et
 cachée, et sur la découverte de celle-ci par deux de ses proches.
15/20
 


Un grand merci à Vincent Martorell pour l'envoi de son livre.
 
88/100

AUTRES AVIS SUR CETTE SAGA
http://entournantlespages.blogspot.fr/2016/01/la-vie-peu-ordinaire-selon-madeleine.html     http://entournantlespages.blogspot.fr/2015/12/la-maison-jaune-vincent-martorell.html



1 commentaire:

  1. Merci une nouvelle fois, pour votre chronique, concernant ce roman qui me tiens à cœur. Amicalement. Vincent Martorell

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